épendance, le 25 mars 2015 (Photo : Aris Messinis) |
[26/03/2015 16:18:28] Athènes (AFP) Le ministre grec de l’Economie Georges Stathakis s’est dit optimiste jeudi sur un accord d’ici la semaine prochaine entre la Grèce et ses créanciers, le pays étant néanmoins obligé de racler les fonds de tiroir actuellement.
“Je pense que d’ici le début de la semaine prochaine nous aurons un accord à la fois sur la liste des réformes proposée par le gouvernement grec et sur le versement des fonds”, a indiqué le ministre à la chaîne de télévision Antenna.
A court d’argent, la Grèce est sous pression pour conclure un accord avec ses créanciers d’ici avril, et obtenir au moins une partie des 7,2 milliards d’euros qu’il lui reste à obtenir de l’Union européenne avant que les caisses de l’Etat soient totalement vides.
Le journal britannique Financial Times avait assuré mardi que l’Etat avait sollicité des fonds des organismes publics pour parer à ses obligations financières.
Jeudi, l’un de ceux-ci, l’Organisme public de l’Emploi, a annoncé avoir décidé de déposer à la Banque de Grèce 120 millions d’euros de ses réserves, un transfert jugé “rentable” par l’Organisme car “le taux d’intérêt est à 2% par an”.
Cette somme, selon les médias grecs, pourrait aller directement dans les caisses de l’Etat pour payer ses dettes.
Les créanciers ont prévenu le nouveau gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras, que les 7,2 milliards d’euros ne seraient versés qu’après l’engagement d’Athènes à procéder à des réformes concrètes.
Cette tranche, qui fait partie d’un plan de sauvetage de 240 milliards d’euros, accordé à Athènes depuis 2010, aurait dû être versée en septembre dernier. Le versement a pris du à l’époque car le précédent gouvernement droite-socialistes avait lui aussi traîné les pieds pour procéder aux nouvelles mesures d’austérité qu’on exigeait de lui.
Privée des marchés d’emprunt à moyen et long terme, Athènes ne peut honorer ses dettes que grâce à ces prêts internationaux. D’ici août 2015, le pays doit rembourser 15,5 milliards d’euros.
Vu la situation financière fragile du pays, la Banque centrale européenne (BCE) a enjoint cette semaine les banques grecques d’ arrêter d’acheter de la dette émise par Athènes, car cela fait peser un risque sur leur solidité financière
Les banques grecques se refinancent à l’heure actuelle auprès de la banque centrale de Grèce, avec des prêts d’urgence, plus onéreux pour elles, dans le cadre d’un mécanisme d’urgence (ELA) de la BCE.
Mercredi, la BCE a relevé à 71 milliards d’euros, contre 69,8 milliards précédemment, le plafond de ce financement d’urgence.
Après la rencontre lundi du Premier ministre grec Alexis Tsipras avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, le gouvernement espère qu’une solution sera trouvée très prochainement.
“Après cette rencontre, le climat politique a changé”, a souligné M. Stathakis.
Toutefois, la bourse d’Athènes reflétait jeudi l’inquiétude des marchés, l’indice général a terminé dans le rouge, cédant 3,74% à 764,88 points.