, selon le groupe de recherche espagnol Fedea (Photo : Bertrand Guay) |
[27/03/2015 12:45:16] Madrid (AFP) Seules les lignes de TGV Paris-Lyon en France et Tokyo-Osaka au Japon ont atteint une “rentabilité financière claire”, selon le groupe de recherche espagnol Fedea, qui conclut cette semaine qu’aucun trajet n’est rentable en Espagne, numéro 3 mondial en kilomètres en fonctionnement.
“Seules deux lignes à grande vitesse sont parvenues à atteindre une rentabilité financière claire: Tokyo-Osaka et Paris-Lyon”, écrivent deux chercheurs du groupe privé de réflexion Fedea, soutenu par plusieurs grandes banques et entreprises espagnoles.
“Plus récemment, la ligne Jinan-Quingdao (Chine) a présenté des résultats positifs, restant toutefois modérés”, poursuivent les chercheurs dans un rapport publié début mars.
“Ces trajets sont très denses et relient de grands foyers de population qui se trouvent à des distances rendant la grande vitesse efficace face au transport aérien et au transport routier.”
En Espagne, “l’investissement dans le train à grande vitesse, l’AVE, est l’un des principaux paris” du pays, soulignent deux autres chercheurs dans un rapport présenté par Fedea cette semaine.
Championne européenne et numéro trois mondial de la grande vitesse derrière la Chine et le Japon, avec 2.515 kilomètres de ligne à grande vitesse en fonctionnement, l’Espagne a déjà investi quelque 40 milliards dans son réseau, calculent-ils, estimant que la facture des travaux en cours s’élèvera à environ 12 milliards supplémentaires.
Pourtant, “nos résultats montrent que les revenus de toutes les lignes sont très loin de couvrir le coût de construction de l’infrastructure”, selon les chercheurs, qui ont utilisé une projection à 50 ans à partir du début de la construction d’une ligne pour étudier le rendement.
La grande vitesse en Espagne a “une rentabilité financière clairement négative”, concluent-ils. Selon eux, la situation de la ligne Madrid-Barcelone, très empruntée notamment pour les voyages d’affaires, “est la moins défavorable avec 46% des coûts de construction couverts”.