ôté de la vice-présidente du gouvernement espagnol Soraya Saenz de Santamaria, le 24 février 2015 au Parlement de Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou) |
[27/03/2015 14:28:01] Madrid (AFP) L’Espagne a réduit son déficit public en 2014 à 5,7% du Produit intérieur brut (PIB), soutenue par l’accélération de la reprise économique du pays qui reste toutefois frappé par un très lourd taux de chômage.
Ce déficit est au-dessus de l’objectif de 5,5% que s’était fixé le gouvernement, mais il est inférieur à la limite de 5,8% qu’il s’était engagé à tenir auprès de ses partenaires européens.
“L’Espagne respecte ses engagements économiques”, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria, à l’issue du Conseil des ministres.
“Nous avions un engagement de déficit de 5,8% et nous avons un déficit de 5,7%” en 2014, a-t-elle dit, assurant que l’objectif était “très exigeant”.
Cette réduction se fait “dans un contexte d’accélération de la reprise”, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le ministre du Budget Cristobal Montoro a précisé que le gouvernement a dû rembourser une part des impôts prélevés sur la vente de certains hydrocarbures, d’environ un 1,7 milliard d’euros, en raison d’une décision de justice européenne.
“Sans ces circonstances extraordinaires, nous aurions respecté les 5,5% promis par le gouvernement” à l’Union européenne, a-t-il ajouté.
Dans le détail, le déficit de l’administration centrale s’est réduit à 3,54% du PIB en 2014 contre 4,22% l’année précédente.
A l’inverse les régions, qui administrent notamment en Espagne les importants budgets de la santé et de l’éducation, ont vu leur déficit se creuser à 1,66%, contre 1,52% en 2013 et contre 1% prévu, notamment en raison du service de leur dette. La sécurité sociale a elle réduit son déficit à 1,06% du PIB, légèrement au-dessus du 1% prévu.
Madrid s’était engagé à aller plus loin que l’objectif fixé en accord avec Bruxelles pour 2014, promettant de réduire son déficit public à 5,5% du PIB, après 6,6% en 2013 et prévoyant de repasser sous la barre des 3% fixée par Bruxelles en 2016.
Mais la Banque d’Espagne a elle annoncé jeudi prévoir que le déficit, qui s’est creusé jusqu’à 11,1% du PIB en 2009, atteigne encore 3,9% du PIB en 2016, après 4,5% en 2015.
L’Espagne, après avoir dû recourir à un sauvetage européen de plus de 40 milliards d’euros pour son secteur bancaire, voit son économie repartir, le PIB affichant en 2014 une croissance de 1,4%.
Tirée par la consommation des ménages, qui profitent notamment de meilleures conditions de financement offertes par des banques soutenues par le programme de rachat de dettes de la BCE, la croissance aura un effet positif sur l’emploi.
Mais le pays reste frappé par un taux de chômage très élevé: la Banque d’Espagne table, comme le gouvernement, sur un taux de 22,2% fin 2015 puis de 20,5% en 2016, contre 23,7% fin 2014.
Et la dette publique du pays, qui plombe le déficit, continue de progresser. Elle devrait dépasser les 100% du PIB cette année.