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[27/03/2015 14:37:34] New York (AFP) Le groupe informatique américain Microsoft veut forcer ses sous-traitants aux Etats-Unis à accorder au moins 15 jours de congés payés par an à leurs salariés.
“Sur l’année à venir, nous allons faire des changements pour garantir qu’une grande variété de sous-traitants qui font des affaires avec Microsoft aux Etats-Unis accordent à leurs salariés qui traitent nos contrats au moins 15 jours de congés payés par an”, écrit Brad Smith, responsable des questions juridiques de Microsoft, sur un blog officiel du groupe.
Il pourra s’agir soit de 10 jours de vacances et 5 jours de maladie rémunérés, soit de 15 jours payés sans restriction d’usage.
La mesure s’appliquera aux sous-traitants de Microsoft employant au moins 50 personnes aux Etats-Unis et seulement à leurs salariés dans le pays faisant partie de l’entreprise depuis plus de neuf mois et réalisant “une quantité importante de travail pour Microsoft”, précise Brad Smith.
“Nous reconnaissons que cette approche ne touchera pas tous les salariés de tous nos sous-traitants, mais elle s’appliquera à un grand nombre”, ajoute-t-il.
Brad Smith justifie la décision de Microsoft en invoquant “un débat croissant sur les inégalités de revenus et les difficultés pour les travailleurs et leurs familles” au cours de l’année écoulée.
Les congés payés ne sont pas obligatoires aux Etats-Unis et dépendent des avantages sociaux que les entreprises acceptent individuellement d’octroyer à leurs salariés. Leur absence touche “de manière disproportionnée” les plus bas salaires et les minorités “à un moment où le secteur technologique doit mieux faire pour soutenir la diversité”, note le dirigeant de Microsoft.
Même si certains sous-traitants offrent déjà une série de prestations sociales à leurs salariés, l’imposition des congés payés risque d’augmenter les coûts de certains, voire in fine de Microsoft lui-même, reconnaît-il.
Le groupe dit donc vouloir s’attaquer au problème en coopération avec ses sous-traitants, parmi lesquels il va organiser une large consultation afin d’évaluer la meilleure manière de procéder, et laisse entendre qu’il espère faire des émules.
“Nous espérons que notre expérience, et particulièrement les retours que nous recevrons de nos sous-traitants, seront utiles pour d’autres (groupes) envisageant des changements similaires”, écrit Brad Smith.
Le mois dernier, un autre groupe américain, le géant de la distribution Wal-Mart, avait déjà fait un geste choc pour la protection sociale en annonçant qu’il augmentait le salaire minimum pour demi-million de ses employés, une initiative qui, selon les économistes, pourrait également faire boule de neige.