à Castres (Photo : Remy Gabalda) |
[28/03/2015 12:48:50] Castres (AFP) Des centaines de personnes se sont réunies samedi dans le centre de Castres (Tarn), affrontant une pluie battante, pour protester contre la suppression de 551 emplois par le groupe pharmaceutique Pierre Fabre, a constaté un photographe de l’AFP.
Les manifestants, au nombre de 900 selon la police, répondaient à un appel de l’intersyndicale de l’industrie pharmaceutique pour dénoncer la suppression annoncée en décembre dernier de 551 emplois dans le troisième laboratoire français, derrière Sanofi et Servier, au chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros en 2013.
Parapluie d’une main, banderole de l’autre, les manifestants ont affronté la pluie pour défendre leurs droits dans cette entreprise de médicaments et de cosmétiques, forte de 10.000 employés présente dans 44 pays.
Sur une photo de Pierre Fabre, décédé l’an dernier, on pouvait lire: “Entreprise bénéficiaire, ampleur bénéficiaire, ampleur et condition du PSE (plan de suppression d’emploi) inacceptables”.
“Je suis, je veux rester Pierre Fabre”, arborait une autre pancarte entre les mains d’une salariée de l’entreprise, tandis qu’un autre affichait un “SOS d’un salarié en détresse”.
Un autre panneau affichait: “Médicament générique = médicament génocide pour l’emploi”
Le délégué syndical central de la CGT Fabrice Barcq a mis en avant les conséquences de ces médicaments pour la production et donc l’emploi mais il a surtout insisté sur le sort des chercheurs, certains employés dans le castrais depuis plus de 25 ans.
“C’est le bassin castrais qui nous préoccupe le plus”, a-t-il confié.
“Nous demandons à la direction de ne pas laisser de personnes sur le bas-côté en faisant le constat que ses qualifications ne correspondent plus à l’entreprise”, a-t-il déclaré à l’AFP. “C’est de votre (à Pierre Fabre) ressort de les former à de nouveaux outils”, a-t-il souligné, tout en notant certains reclassements internes.
“J’ai l’impression d’être un +looser+, me confient certains chercheurs”, raconte le responsable CGT qui ne cite aucun chiffre.
“Nous attendons un geste de la direction”, dit encore ce responsable au nom de l’intersyndicale. Un premier mouvement avait déjà rassemblé une centaine d’employés le 19 mars à Castres et Paris.
Dans un communiqué, les Laboratoires Pierre Fabre ont annoncé avoir “pris acte de la manifestation organisée ce matin à Castres” en indiquant qu’ils poursuivront “le dialogue social constructif engagé”, avec les personnels et leurs représentants.
Ils rappellent avoir signé avec eux un premier accord le 9 janvier portant sur des opportunités de postes pour les collaborateurs menacés, suivi de plusieurs autres mesures.
“A ce jour, l’effort de reconversion proposé par l’entreprise et complété des mesures négociées avec les partenaires sociaux est susceptible de limiter à -246 limpact sur l’effectif global de l’entreprise”, est-il indiqué dans ce texte.
Les laboratoires avaient annoncé le 9 décembre un vaste plan de restructuration de la branche pharmacie à la compétitivité “fragilisée”. Ils expliquaient vouloir ainsi “sauvegarder la compétitivité de la branche pharmaceutique”, qui affiche des résultats “contrastés” avec ceux de la branche dermo-cosmétique (55% du chiffre d’affaires) à la “croissance soutenue”.