Un train Thalys, le 7 mars 2012 dans le nord de la France (Photo : Philippe Huguen) |
[30/03/2015 07:18:22] Paris (AFP) Quatre ans après Eurostar, la compagnie ferroviaire Thalys, qui relie la France à la Belgique, l’Allemagne, et aux Pays-Bas, devient également, mardi, une entreprise ferroviaire de plein exercice, chargée de l’exploitation de ses trains et plus seulement de l’aspect commercial.
La compagnie exploitera elle-même ses trains en France et en Belgique – la situation ne change pas en Allemagne et aux Pays-Bas – sans devoir systématiquement passer par la SNCF ou son homologue belge la SNCB.
“D’une entreprise qui faisait surtout du marketing et du commercial, on devient une entreprise opérationnelle”, résume la directrice de Thalys, Agnès Ogier, dans un entretien à l’AFP.
Par exemple, “aujourd’hui, si on a un souci à Paris, c’est la SNCF qui gère. Demain, ça sera nous”, explique-t-elle.
Gestion de la sécurité, maintenance des trains, demandes de sillons – créneaux de passage des trains -, relations avec les gares, … seront désormais de sa responsabilité.
Idem pour le personnel, qui reste sous contrat SNCF ou SNCB, mais lui sera entièrement dédié. Ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, puisqu’un conducteur, par exemple, pouvait faire dans la même journée des trajets Thalys et TGV.
L’entreprise passe ainsi de 200 à 550 collaborateurs, au sein d’une “famille” de 2.500 personnes, en incluant les collaborateurs extérieurs comme le personnel de bord de Railrest.
Cette transformation “est un outil pour servir nos axes stratégiques”, se réjouit Agnès Ogier.
Avec un chiffre d’affaires de 498 millions d’euros en 2014, la compagnie a enregistré une croissance de 2,3%, et ambitionne de maintenir ce rythme dans les années à venir.
La marge doit également croître, “pour s’autofinancer: investir dans les rames, le système d’information”, détaille Agnès Ogier. Thalys réalise une marge “en France et en Belgique, qui représentent 80% du chiffre d’affaires”, a-t-elle ajouté, sans plus de précision.
La création d’une liaison avec l’ouest de la France est à l’étude, “liée à l’ouverture” de la ligne à grande vitesse jusqu’à Bordeaux, prévue pour juillet 2017, a commenté Agnès Ogier.
Thalys, qui sera consolidé dans les résultats de la SNCF, regroupe désormais deux structures: une société d’exploitation en Allemagne et aux Pays-Bas, dont l’actionnariat reste identique (SNCF 62%, SNCB 28% et DB 10%), et une entreprise ferroviaire en France et en Belgique, dont seront actionnaires uniquement SNCF (60%) et SNCB (40%).