Des professionnels dans les secteurs de la confection, du cuir et de la chaussure de Sfax, victimes de la contrebande et du commerce parallèle, ont menacé d’observer “une désobéissance fiscale” et de fermer leurs entreprises “si les structures de l’Etat n’assument pas leurs responsabilités dans la lutte contre ces fléaux et n’arrêtent pas la politique de tergiversation envers les contrebandiers”, selon leurs déclarations.
Les protestataires se sont rassemblés sous l’égide de “la coordination de Sfax pour la protection des secteurs du tissu, du cuir et de la chaussure contre les contrebandiers”. Ils ont souligné, au cours d’une conférence de presse, lundi 30 mars au siège de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (URICA) de Sfax, que “l’exercice de leurs activités professionnelles, dans le cadre de la loi et des structures est devenu une malédiction qui pourchasse, au même titre, les professionnels et l’économie nationale”.
Ils considèrent que “le choix de la désobéissance fiscale et la fermeture de leurs entreprises sont, en réalité, une nécessité dictée par l’inégalité entre l’économie organisée et celle parallèle, face aux devoirs fiscaux et sociaux”.
Le président de la Chambre du cuir et de la chaussure relevant de l’URICA, Mohamed Dhouib, fait assumer aux gouvernements successifs la responsabilité de l’aggravation du phénomène de la contrebande “devenue synonyme de terrorisme”. Il a mis l’accent, dans ce sens, sur “l’importante dégradation de la situation à Sfax, avec la baisse du nombre des professionnels à moins de 2500, actuellement, alors qu’ils étaient 18.000 dans les années quatre-vingt-dix”.
Des professionnels de la chaussure de Sfax avaient déposé, en septembre 2014, rappelle-t-on, une plainte en justice contre cinq ministères pour indolence dans l’application de la loi et la protection des professionnel du fléau de la contrebande et du commerce parallèle qui ont atteint un degré de gravité faisant craindre une véritable catastrophe économique et sociale.
Ces ministères sont ceux de l’Intérieur, de l’Economie et des Finances, de la Santé, des Affaires sociales, du Commerce et de l’Artisanat, et de l’Industrie. Dans ce sens, Anouar Adhar, député de Sfax à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et professionnel dans le secteur de la chaussure, a mis l’accent, lors de cette conférence de presse, sur le sérieux des menaces de fermer les entreprises, s’il n’y a pas un minimum de transparence et d’organisation des transactions, appelant à poursuivre en justice les contrebandiers.
Les participants à la conférence de presse ont, d’autre part, annoncé l’intention d’organiser, lundi prochain, un sit-in devant le siège de la présidence du gouvernement, à Tunis, avec la participation de tous les professionnels lésés par la contrebande, à Sfax et dans tous les gouvernorats du pays.