Le superviseur bancaire européen propose de limiter l’exposition des banques aux obligation d’Etats

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èle Nouy, la présidente du superviseur bancaire européen (MUS) de la Banque Centrale Européenne (BCE), à une conférence de presse à Francfort le 26 octobre 2014 (Photo : Daniel Roland)

[01/04/2015 08:50:24] Francfort (AFP) La présidente du superviseur bancaire européen (MUS) Danièle Nouy est favorable à une nouvelle règlementation pour limiter l’exposition des banques aux obligations d’Etats, jugeant que ces titres ne sont pas sans risque, selon une interview parue mercredi en Allemagne.

“Il y a un problème général concernant la prise en compte des obligations publiques dans les bilans des banques. Elles sont actuellement considérées comme sans risque. Nous avons toutefois appris pendant la crise” que tel n’est pas le cas, a souligné Mme Nouy dans un entretien avec le quotidien allemand des affaires Handelsblatt.

Selon la réglementation en vigueur, l’exposition d’une banque à une contrepartie privée unique doit se limiter à un quart de son capital éligible. “Il serait sensé d’appliquer le même ordre de grandeur pour les obligations d’Etat”, a-t-elle ajouté.

Selon elle, “dans la mesure où 19 pays composent la zone euro, les banques ont suffisamment de possibilités pour diversifier largement leur exposition aux dettes publiques”.

“Les obligations d’Etat présentent un risque. Si la réglementation venait à clarifier cette situation, ce serait un signal très fort. (…) Le comité de Bâle sur la supervision bancaire a entamé des discussions à ce sujet. Le Parlement européen serait également très ouvert à une telle proposition. Nous avançons donc pas à pas dans cette direction”, a précisé la Française.

Depuis le mois de novembre, le mécanisme européen de supervision bancaire (MUS) est directement responsable de la surveillance de quelque 123 groupes bancaires européens. Cette jeune autorité, qui opère sous l’égide de la Banque centrale européenne (BCE), avait mené l’an dernier un vaste examen des actifs bancaires en zone euro, ainsi qu’un test de résistance qui a révélé des besoins de capitaux pour une dizaine d’établissements financiers de la région.