ôle emploi, à La Madeleine près de Lille, le 26 mars 2014 (Photo : Philippe Huguen) |
[08/04/2015 10:38:43] Paris (AFP) Le Premier ministre Manuel Valls a rappelé à l’ordre mercredi le patronat sur les contreparties aux 40 milliards d’euros alloués au titre du pacte de responsabilité, estimant que le “compte n’y est pas” et que “l’effort est insuffisant”.
“L?Etat a pris ses responsabilités et tenu son engagement en créant le CICE et le Pacte. Aux partenaires économiques de prendre les leurs, en mettant pleinement à profit leurs nouvelles marges de manoeuvre pour investir et pour embaucher et en négociant dans toutes les branches des engagements pour l?emploi et la formation des jeunes, comme le prévoyait l?accord signé le 5 mars 2014 ? il y a plus d?un an ? par le Medef, la CGPME et l?UPA”, a dit le Premier ministre dans un discours sur l’investissement.
“Je le dis une nouvelle fois: sur ce terrain le compte n?y est pas, l’effort est insuffisant dans trop de branches professionnelles”, a-t-il poursuivi.
“Le moment approche où le Gouvernement et le Parlement auront à dresser un bilan en vue des prochaines étapes du Pacte, avant l?été, et il est indispensable (…) que la dynamique monte en charge réellement d?ici là”, a-t-il prévenu.
Le Pacte de responsabilité prévoit d’accorder 40 milliards d’euros d’aides (réductions d’impôts, de cotisations sociales) aux entreprises d’ici à 2017, en échange de négociations, notamment sur la question de l’emploi, dans les branches professionnelles.
Le gouvernement table sur le Pacte pour relancer l’emploi, alors que le chômage flirte avec son record absolu, avec 3,49 millions de demandeurs d’emploi sans aucune activité recensés en février par Pôle emploi en métropole.
Mais mi-mars, le gouvernement ne recensait que 12 accords de branche, dont 10 dans les 50 principales qui rassemblent 11,4 millions des 18 millions de salariés du privé.
Parmi les branches ayant formellement “signé” un accord, le gouvernement liste notamment la chimie, métallurgie, assurances, industries textiles, carrières et métaux, services automobiles, bureaux d’étude, restauration rapide. Elles représentent plus de 4,1 millions de salariés. Le ministère recense également des accords “Pacte” dans 2 branches plus petites (transport urbain, architectes).
Le gouvernement a déjà rappelé à l’ordre le patronat, mais aussi les syndicats, à plusieurs reprises sur le pacte.
En janvier, le président François Hollande s’était notamment impatienté, jugeant le rythme de signature des accords “encore trop lent” et appelant les branches à “accélérer la marche”. “Un pacte suppose des contreparties”, avait-il souligné.