éroport de Nice, alors que des centaines de vols sont annulés du fait de la grève des aiguilleurs du ciel (Photo : VALERY HACHE) |
[09/04/2015 09:04:32] Paris (AFP) Des centaines de vols annulés et des retards un peu partout: le trafic aérien français était très perturbé jeudi, au deuxième et dernier jour de grève des contrôleurs aériens, qui affectait entre un tiers et la moitié des vols dans les grands aéroports.
L’impact de la grève s’est accentué jeudi en raison de l’appel à la mobilisation nationale lancé en parallèle par quatre syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires) contre l’austérité.
Pour limiter les désordres, la direction générale de l?aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies d’annuler la moitié de leurs vols. Partout où cela est nécessaire, elle réquisitionne les contrôleurs, assujettis au service minimum.
Au premier jour de grève, la consigne avait été de réduire les programmes de vols de 40%.
La DGAC a recensé mercredi près de 40% des contrôleurs en grève (chiffre définitif), avec des disparités allant de 30 à 75% selon les centres régionaux de contrôles.
La grève était “encore très suivie ce (jeudi) matin” et a entraîné des “retards de l’ordre de 30 à 50 minutes sur les aéroports de Roissy, Nice, Toulouse, Nantes, Bordeaux”, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’aviation civile.
A l’origine du mouvement se trouve le SNCTA, premier syndicat parmi les 4.000 contrôleurs aériens (49,8% aux dernières élections). La grève “n’est pas un coup de sang”, “depuis 2013, on nous balade de réunions en réunions”, explique Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA, qui réclame le droit, pour les organisations représentatives d’aiguilleurs, de négocier des accords spécifiques pour leur profession.
Jusqu’à présent, les discussions se déroulent au niveau de l’ensemble des personnels de l’aviation civile.
– réunion le 13 avril –
Il s’agit d’un enjeu majeur pour ce syndicat au moment où le gouvernement et les responsables de l’aviation civile réfléchissent à une réorganisation plus productive du travail. “Des solutions de flexibilité sont sur la table, on veut en discuter directement, cette négociation nous est refusée”, explique M. Rousseau.
Le SNCTA souhaite également discuter de mesures d’accompagnement au recul de 57 à 59 ans de l’âge limite de départ à la retraite des contrôleurs.
Le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies a regretté cette grève “alors même que le dialogue social est déjà engagé” avec les syndicats de contrôleurs, avait-il indiqué mardi en annonçant une réunion le 13 avril pour discuter du “cadre et la méthode d’une négociation sociale, adaptée aux métiers du contrôle aérien”.
Ce rendez-vous sera déterminant: “on espère avoir l’ouverture de négociations sur nos problématiques spécifiques”, dit M. Rousseau.
Pour maintenir la pression, le syndicat a déposé des préavis du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai.
Dans les aéroports, la grève clouait jeudi au sol des centaines d’avions. A Roissy, 42% des vols ont été supprimés, mais aucune annulation “à chaud” n’était signalée en début de matinée, selon une source aéroportuaire. A Orly, les perturbations étaient conformes aux prévisions, avec “environ 50%” de vols annulés.
é du fait de la grève des aiguilleurs du ciel (Photo : VALERY HACHE) |
Du côté des compagnies aériennes, Air France a annoncé qu’elle assurerait un vol sur quatre au départ et vers Orly, environ 40% de et vers les aéroports de province et un vol moyen-courrier sur deux au départ et vers Roissy. Les vols long-courrier ne sont pas affectés.
Anticipant “d’importantes perturbations”, la compagnie à bas coût easyJet a de son côté décidé de déprogrammer 224 vols, une vingtaine de plus que mercredi.
A Nice, premier aéroport de province, 46% des vols ont été annulés, contre un quart la veille. La situation est pire à Montpellier, où tous les vols ont été supprimés.
Le trafic est également fortement perturbé à Lyon-Saint-Exupéry (46% d’annulations), Bordeaux et Toulouse-Blagnac (50%), et dans une moindre mesure à Marseille, où la direction fait état de 30% de vols déprogrammés.
La grève a été condamnée “avec la plus grande fermeté” par la Fédération nationale de l’aviation marchande (Fnam) et l’Union des aéroports français (UAF). Elles constitue un “très mauvais coup (porté) à l’économie française” pour le Syndicat national des agents de voyages (SNAV).