ex-Bourse de Paris, en 2013 (Photo : Thomas Coex) |
[11/04/2015 06:44:03] Paris (AFP) Installée à son plus haut niveau depuis janvier 2008, la Bourse de Paris va traquer la semaine prochaine les signes d’embellie de l’économie européenne et de bonne santé des entreprises pour consolider sa hausse.
Les investisseurs auront matière à réflexion dans les jours à venir, avec à l’agenda une réunion de la Banque centrale européenne mercredi et une série d’indicateurs, en particulier des chiffres d’inflation en Europe en mars et les ventes de détail pour le même mois aux États-Unis.
La saison des résultats outre-Atlantique prendra également de l’ampleur puisque les géants bancaires comme JP Morgan Chase, Wells Fargo ou Goldman Sachs publieront leurs résultats pour le premier trimestre 2015.
Même si la BCE donne le “la” sur les marchés en ce moment, avec un programme d’assouplissement monétaire d’ampleur historique qui soutient largement la forte ascension des marchés européens, sa réunion de la semaine prochaine ne devrait cependant pas apporter de nouveaux éléments clés.
“C’est plutôt un non-événement, car la feuille de route de la BCE est très claire et il n’y aura pas d’inflexion majeure avant longtemps”, résume Franck Nicolas, directeur investissement et solutions clients de Natixis Asset Management.
“A priori cette réunion ne devrait pas réserver de surprises, d’autant que la BCE a déjà confirmé sa capacité à acheter les titres de dettes qu’elle souhaitait”, un point qui suscitait initialement des inquiétudes, estime également Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement au sein de la banque Pictet.
Selon elle, les marchés européens vont entrer désormais dans une “période clé”. “La combinaison de la baisse des prix du pétrole ainsi que de l’euro et d’une politique monétaire européenne très accommodante est historique: c’est un véritable alignement des planètes pour l’Europe”, développe-t-elle.
Mais maintenant, il s’agit de voir si “les anticipations optimistes des marchés vont être confirmées par les indicateurs macroéconomiques et les publications d’entreprises”, poursuit-elle.
– “Peu de place pour la déception”
“Et avec des niveaux de valorisation déjà très élevés, il y aura peu de place pour la déception”, souligne Mme Seivy.
Il y a généralement “trois séquences” dans la reprise économique: elle se traduit d’abord dans les indicateurs avancés et la confiance, puis “dans l’activité réelle, les profits des entreprises, l’investissement et le dernier étage de la fusée, c’est l’emploi”, explique également M. Nicolas.
“Aujourd’hui pour continuer de progresser, le marché a besoin d’une validation dans les chiffres, et notamment les bénéfices par action des entreprises, des effets de la politique monétaire européenne”, complète-t-il.
Mais avec la hausse enregistrée cette semaine, “le marché est déjà bien valorisé et il est important de voir des résultats en hausse maintenant”, observe-t-il.
Au cours de cette semaine de 4 jours, l’indice CAC 40 a pris 3,28% et terminé vendredi à 5.240,46 points. Ses gains depuis le 1er janvier sont donc considérables: 22,65%.
“Le marché a rebondi puissamment, oubliant les mauvais chiffres d’emploi aux États-Unis”, profitant en particulier “de la performance du secteur de l’énergie grâce au rebond des prix du pétrole”, note M. Nicolas.
La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine a alimenté une certaine prudence en milieu de semaine qui a vite été effacée en l’absence de mauvaises surprises.
La Grèce est aussi passée au second plan, alors que le pays a honoré son paiement d’avril au Fonds monétaire international (FMI).
Tous ces éléments ont donc permis à la Bourse de Paris de signer “une belle semaine” et “tout continue d’aller dans le bon sens”, estime Mme Seivy.
La cote “arrive ainsi à conforter les niveaux les uns après les autres”, relève-t-elle, “mais avec la hausse que le marché a connu, il n’est pas exclu que les investisseurs commencent aussi à prendre des bénéfices”.