Le Cepex donne le ton pour l’année 2015, on part à l’exploration du Continent. C’est le moment de découvrir que l’Afrique est notre espace marchand naturel et qu’elle est à la fois si proche et si lointaine.
Cri de guerre ou retour de bon sens? Les deux à la fois, mon cher lecteur. L’Afrique, ainsi en a décidé le Cepex pour l’année 2015, sera the continent to be. Retour de flamme des suites de l’atonie du marché européen, notre partenaire dominant mais commercialement décevant. Certes, le réveil est tardif. Mais l’éveil est tout de même venu afin de rallier la croissance là où elle se trouve. Le Continent cartonne, principalement les pays du promontoire sub-saharien ainsi que ceux de la poche Ouest. On atteint des paliers de croissance à faire pâlir les Chinois approchant les 8%.
Notre comportement à retardement a été bel et bien évoqué par l’ancien Premier ministre Mehdi Jomaa qui le résumait par le concept du mur. Les Tunisiens ont besoin de heurter le mur de leur destination avant de se raviser. Mieux vaut tard que jamais.
Il faut reconnaître tout de même que le Cepex a bien fait les choses. Une étude globale a été préparée avant de donner l’assaut avec une composante marchande et une autre de partenariat. Ajouter que l’attelage qui s’est formé est assez polyvalent étant donné qu’il intègre les assureurs, la Coface et un opérateur local, la CARTE.
A l’heure actuelle, seules 600 entreprises tunisiennes commercent avec le continent avec un chiffre moyen de 1 million de dinars. L’objectif est de porter ce nombre à 1.000 entreprises et de doubler le chiffre d’affaires pour atteindre 2 milliards de dinars.
Afrique : Un regain d’attractivité tous azimuts
Longtemps l’Afrique subsaharienne a été mise en compétition avec les pays du Maghreb par les observateurs internationaux. Les experts du Cabinet Ernest & Young révèlent que sur la période qui va de 2003 à 2013, le pourcentage des IDE à destination de la région subsaharienne a décroché et ce depuis 2007. Les proportions moyennes avaient été de 38% pour le Maghreb et 62% pour la région subsaharienne. Depuis 2007, les proportions ont basculé pour se situer respectivement à 17% et 83%.
Les enquêtes auprès des dirigeants des groupes multinationaux révèlent un taux d’attractivité de 60% pour 2015 lequel grimpe à 73% pour 2018. Le Continent est sur tous les radars des investisseurs internationaux.
Les lointaines caravanes africaines
Au tout début des années 70, la STB avait organisé un convoi commercial à destination du Mali (et du Tchad), nous semble-t-il, qu’elle avait dénommée “caravanes africaines“. Elles ont initié un début d’échanges commerciaux mais l’affaire n’a pas eu de suite, pourtant on n’avait relevé aucun impayé. La suite est venue des sociétés de commerce international. L’expérience n’a pas, à proprement parler, généré une stratégie conquérante.
A l’heure actuelle, on semble avoir réuni une offre bien packagée, au moins sur le plan technique. On y trouve du conseil, l’assurance crédit et les organismes de soutien et d’assistance à l’export avec un plan de campagne formalisé, comportant des objectifs précis. Nous pouvons espérer de passer à un niveau d’échanges qui présente un meilleur standing qu’auparavant.
L’investissement direct, un des canaux privilégiés
Cependant, nous considérons que les canaux d’expansion commerciale viendraient davantage du partenariat industriel. Nous avons essayé de cultiver une expérience de colocalisation avec la France qu’il est tout à fait plausible de dupliquer avec des pays africains de niveau économique compatible. Autrement, il reste la voie la plus immédiate qui est celle des acquisitions d’opérateurs existants, c’est-à -dire l’investissement direct. Et, dans au moins trois domaines précis que sont le tourisme, l’immobilier et la santé, on peut créer de belles possibilités compte tenu de nos acquis nationaux.
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