Dans un salon digne de James Bond, les forces spéciales font leur “marché”

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ème édition du SOFINS à Martignas, le 14 avril 2015 (Photo : MEHDI FEDOUACH)

[14/04/2015 18:55:10] Martignas (France) (AFP) Buggies volants, drones, tissus intelligents: les forces spéciales, nouvelle priorité des armées françaises, font leur “marché” pendant trois jours dans un salon digne de James Bond, avec une obsession: gagner en légèreté et en furtivité.

“Elles sont désormais un élément clé, et reconnu comme tel, de notre stratégie militaire”, notamment dans la lutte contre le terrorisme, a déclaré le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en inaugurant mardi la deuxième édition du SOFINS à Martignas près de Bordeaux.

Le salon, à vocation européenne, a été créé en 2013 à l’image de ce qui se fait déjà aux Etats-Unis et en Jordanie.

Spécialement formées et entraînées pour des opérations de type infiltration derrière des lignes ennemies, libération d’otages ou guidage d’avions vers des cibles au sol, les forces spéciales (FS) ont besoin de moyens d’action reposant sur la surprise, la mobilité et un renseignement de pointe.

“Les hommes sont aussi de plus en plus polyvalents et emmènent avec eux de plus en plus de moyens, d’où l’importance de la légèreté”, pour les équipements de vision, de communication ou de combat, souligne le général Pierre-Jean Dupont, numéro deux du Commandement des opérations spéciales (COS).

En raison de leur importance croissante, les FS doivent voir leurs effectifs passer de 3.000 à 4.000 hommes en France d’ici 2019 et être dotées de nouveaux véhicules, plus légers et mieux protégés, ainsi que d’une flotte plus ambitieuse d’hélicoptères, très sollicités en opérations.

L’actualisation de la Loi de programmation militaire (2014-2019), qui sera examinée en juin au Parlement, constitue “une occasion unique d?examiner (ces) besoins nouveaux”, a souligné M. Le Drian au camp de Souge, fief d’un des fers de lance des forces spéciales, le 13è Régiment de dragons parachutistes.

Dans les allées du salon, où défilent incognito agents des forces françaises et délégations européennes ou moyen-orientales, 156 “Géo trouve-tout”, PME et grandes entreprises, françaises pour la plupart, exposent ces équipements du futur.

Parmi les “objets volants”, le PEGASE, buggy capable de faire du tout terrain ou de voler à l’aide d’une voile de parapente, espère bien se faire une place au soleil dans le monde de la reconnaissance. Présenté comme silencieux, donc discret en opérations, il passe en survol là où un 4×4 calerait dans dunes et marécages.

– ‘Qui ose gagne’ –

“C’est toi le pilote?” lance le général Grégoire de Saint-Quentin, patron du hef du Commandement des Opérations Spéciales (COS). “Bientôt j’espère”, répond un homme en treillis, sans badge (ndlr, règle de base des forces spéciales, leur identité n’est jamais dévoilée), qui teste le prototype pour le compte du concepteur.

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éfense Jean-Yves Le Drian prononce un discours au SOFINS de Martignas-sur-Jalle, le 14 avril 2015 (Photo : MEHDI FEDOUACH)

“Une mission type, ce peut être deux commandos à bord. L’engin décolle sur 100 mètres, peut faire de la dérive sous voile en approche, moteur coupé”, explique un des responsables du projet chez Vaylon.

La devise des SAS “Qui ose gagne” pourrait bien s’appliquer à une bonne partie des exposants. Petite PME bretonne, Tecknisolar-Seni s’est spécialisée dans les tissus innovants. Ils permettent d’éviter la détection thermique en absorbant la chaleur du corps ou d’identifier si un soldat en opération est blessé, tombé au sol.

“Le tissu c’est l’avenir. On pourra détecter le diabète gras, l’apnée du sommeil, enmpêcher qu’un moustique ne vous pique”, anticipe Pascal Barguidjian, inventeur et gérant de l’entreprise.

Les drones ont aussi fait irruption dans cette offre du futur, qu’il s’agisse d’appuyer des forces spéciales en opérations ou de mettre sur pied des systèmes capables de les détecter.

Les jumelles en tous genres, de vision nocturne, de repérage de cible à très longue distance sont en bonne place sur les stands. De même que les illuminateurs laser qui permettent aux FS déployées discrètement au sol de guider les bombes à laser des avions de chasse.

“Les forces spéciales sont des oiseaux de nuit. Si vous voulez avoir un effet de surprise, il faut agir quand la vigilance adverse est beaucoup plus faible, c’est-à-dire de nuit”, résume le général Dupont.