L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a mis en garde, mercredi 15 avril à Hammamet, contre la privatisation “sauvage” des entreprises publiques qui sont encore sous la tutelle de l’Etat.
Intervenant lors d’une conférence syndicale sur “la réalité du secteur public et ses perspectives”, le secrétaire général de l’UGTT, Houcine Abassi, a affirmé son refus de la privatisation des entreprises publiques, indiquant que la promotion de ces entreprises ne peut s’opérer à travers leur privatisation totale ou partielle.
Abassi estime que la restructuration des entreprises publiques en difficulté nécessite “des décisions douloureuses” et une amélioration du rendement des employés afin que ces établissements ne soient pas “victimes de la privatisation sauvage menaçante”.
Il met aussi en garde contre le “démantèlement progressif” des entreprises publiques, citant le cas de Tunisair, du secteur du transport de phosphate de Gafsa ou la cession partielle de Tunisie Télécom.
Il s’agit aussi de la menace d’exportation de la ferraille qui sert de matières premières pour la société El-fouladh.
L’UGTT n’acceptera aucun partenariat où le secteur privé exerce une mainmise totale ou partielle sur le secteur public. Ce dernier demeure “le pilier de l’Etat et le fondement de l’équilibre dans la société”,a encore dit Abassi.
Le partenariat public/privé peut aboutir à des résultats positifs sous réserve d’en préciser les dimensions et les résultats escomptés, a-t-il encore expliqué, appelant à “une évaluation objective” des opérations de privatisation des entreprises publiques. Voilà une nouvelle contradiction.
Pour sa part, le responsable de l’UGTT chargé des offices et des établissements publics, Kamel Saâd, a dénoncé “les lobbies” qui visent nombre d’entreprises publiques, appelant à un dialogue franc sur la réalité de ces institutions et sur les moyens de les promouvoir à travers l’élaboration d’une feuille de route.
Au programme de la conférence organisée en collaboration avec la fondation allemande Friedrich-Ebert, des conférences sur les difficultés du secteur public, les conditions de réhabilitation de l’entreprise publique, la justice fiscale, la lutte contre la contrebande et l’économie parallèle.