Les forêts et les parcours qui couvrent 5,7 millions d’hectares, soit 35% de la superficie de la Tunisie, sont gravement menacés et, à ce titre, une nouvelle étude intitulée “les bénéfices et coûts de dégradation des forêts et parcours tunisiens” est actuellement en cours d’élaboration avec l’appui du programme des forêts (PROIFOR) de la Banque mondiale (BM).
Taoufiq Bennouna, expert en gestion des ressources naturelles à la Banque mondiale (BM) et superviseur de cette étude, a affirmé qu’en Tunisie plusieurs études ont été réalisées sur divers aspects de ces écosystèmes, mais peu d’entre elles ont évalué le coût de leur dégradation et leurs avantages sur les populations et l’économie tant au plan local que national.
Dans une déclaration à TAP, en marge d’un atelier de travail, tenu lundi et mardi, à Tunis, pour présenter et commenter les différentes versions de cette étude, Bennouna a précisé que ce travail qui s’inscrit dans le cadre de l’appui de la BM à la Tunisie en la matière, a pour objectif de préparer une nouvelle opération axée sur le développement de ces écosystèmes.
L’esprit de cette étude est de présenter une comptabilité économique du rôle des parcours et des forêts et leurs impacts sur la population locale, le pays et au niveau international, a estimé le responsable à la BM.
Pour convaincre, a-t-il dit, un chiffre ou une valeur économique peut guider les décideurs et les inciter à agir en faveur d’une gestion durable des forêts et des parcours. Il a ajouté, dans ce contexte, que plusieurs études ont déjà démontré que “le coût d’investissement pour protéger ces écosystèmes est plus faible que celui de leur dégradation”.
Autre objectif assigné à cette étude, c’est d’approfondir et de finaliser la stratégie nationale de développement durable des parcours et des forêts en Tunisie, a indiqué Bennouna. Cette stratégie “ambitieuse”, initiée par la direction générale des forêts (DGF), relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, a été validée par les parties prenantes, notamment les bailleurs de fonds de la Tunisie.
Cette nouvelle étude destinée aux décideurs politiques, comme le ministère de l’agriculture, des ressources en eaux et de la pêche, la direction générale des forêts, le ministère de l’environnement et du développement durable et d’autres acteurs impliqués dans la gestion des ressources naturelles ainsi que les ONG, aidera “à éclairer le décideur sur la nécessité de valoriser ces écosystèmes, a-t-il estimé.
Youssef Saadani, directeur général de la DGF, fait le même constat. Selon lui, la stratégie tunisienne en matière de forêts a tracé les grandes orientations stratégiques à même de garantir un développement durable des forêts et des parcours en Tunisie. Avec la nouvelle étude sur les bénéfices et les coûts de dégradation de ces zones, en cours de finalisation, “on est dans une phase concrète d’identification des composantes et des zones d’intervention situées dans les zones les plus dégradées”.
L’étude est financée par le programme PROFOR et constitue un partenariat entre plusieurs bailleurs visant à valoriser la contribution des forêts à la réduction de la pauvreté, au développement durable et à la protection des services environnementaux.
La DGF a étroitement collaboré avec les consultants (auteurs de l’étude) pour fournir les données nécessaires, réviser et commenter les différentes versions de cette étude, précise la BM.