ège de Goldman Sachs à New York, le 16 janvier 2015 (Photo : Spencer Platt) |
[16/04/2015 16:07:11] New York (AFP) Goldman Sachs et Citigroup ont confirmé jeudi le bon début d’année des grandes banques américaines en dégageant de gros bénéfices trimestriels salués par les analystes.
Fleuron par excellence de la banque d’affaires, Goldman Sachs a renoué avec ses meilleures années grâce à la forte volatilité qui a relancé la spéculation.
Son bénéfice net au premier trimestre a ainsi flambé de 40% sur un an, à 2,84 milliards de dollars, tandis que son chiffre d’affaires a progressé de 13,8% à 10,61 milliards. Ce sont les meilleurs résultats de la banque new-yorkaise depuis le premier trimestre 2010.
En pleine restructuration, Citigroup récolte de son côté les fruits de sa “transformation” et enregistre l’un de ses meilleurs trimestres depuis la crise.
Son bénéfice net trimestriel s’élève à 4,77 milliards de dollars, en hausse de 21% sur un an pour des revenus de 19,74 milliards de dollars (-2% sur un an).
Comme leurs rivales JPMorgan Chase et Wells Fargo, Goldman Sachs et Citigroup ont déjoué les pronostics les plus optimistes des experts. En attendant Morgan Stanley lundi, seule Bank of America a déçu jusqu’ici.
– Courtage en forme –
“Vu la normalisation des marchés (financiers) et une grande activité de la part de nos clients, nous restons optimistes sur le fait que (notre) croissance va se poursuivre”, a commenté Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs.
ège de Citibank à New York, le 14 juillet 2014 (Photo : Timothy A. Clary) |
La forte volatilité ayant marqué les trois premiers mois de l’année sur les places financières a conforté la stratégie de son établissement de se renforcer dans le courtage malgré un durcissement de la règlementation et de nouvelles exigences en matière de fonds propres.
Les revenus générés par le courtage chez Goldman Sachs ont bondi de 23% sur un an à 5,46 milliards de dollars. C’est beaucoup plus que chez les rivales JPMorgan Chase (+9%) ou Bank of America (-5%).
Dans le détail, les très suivies activités de courtage d’obligations, de devises, de taux et de matières premières (FICC) ont généré des recettes de 3,13 milliards de dollars, en hausse de 10%. Quant au courtage des actions, leurs revenus ont bondi de 46% à 2,33 milliards de dollars.
Le marché des devises a été en effervescence entre janvier et mars avec notamment l’appréciation du franc suisse, porté par la décision mi-janvier de la Banque nationale suisse (BNS) de supprimer le taux plancher, fixé depuis septembre 2011, de un euro pour 1,20 franc suisse.
– Economies –
Chez Citigroup, troisième banque américaine en termes d’actifs, la réduction drastique des coûts et une chute des frais juridiques ont rassuré les investisseurs.
Les réserves liées aux litiges étaient de seulement 403 millions de dollars fin mars contre 1,16 milliard de dollar un an plus tôt. Dans l’ensemble, les dépenses ont diminué de 10% sur un an.
Comme d’autres grandes banques, la rentabilité de Citigroup a été affectée lors des derniers trimestres par des amendes liées à des scandales portant sur des manipulations de marché et des prêts immobiliers et produits financiers toxiques. Les affaires ne sont pas pour autant terminées car la banque fait l’objet d’une enquête des autorités américaines sur les taux de change.
En attendant, Citigroup poursuit son désengagement de nombreux pays comme le Japon et vient de vendre OneMain Financial, sa filiale de prêts à la consommation, aux Etats-Unis.
En lançant cette simplification du groupe, le directeur général Michael Corbat a promis d’en partager les fruits avec les actionnaires. Il a fait un pas dans ce sens en obtenant en mars l’aval de la Réserve fédérale (Fed) sur ses projets de versement de dividendes et de rachats d’actions, un retournement de situation comparé à 2014 où le niveau de ses fonds propres inquiétait.
L’expert Gerard Cassidy chez RBC Capital Markets salue des “initiatives stratégiques payantes”.
A Wall Street, le titre Citigroup gagnait 1,87% à 54,21 dollars vers 15H45 GMT, malgré un recul de 11% de l’activité de courtage des obligations et de devises.
L’action Goldman Sachs baissait, elle, de 0,72% à 199,66 dollars, alors que les analystes de Société Générale, parmi d’autres, faisaient remarquer que le matelas de sécurité supplémentaire que veut imposer la Fed allait limiter de façon “importante” ses rachats d’actions.