Moscovici : “pas de préparation” à une sortie de la Grèce de l’euro

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éen aux Affaires économiques Pierre Moscovici, le 30 mars 2015 ) Bruxelles (Photo : JOHN THYS)

[16/04/2015 21:34:34] Washington (AFP) Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a assuré jeudi à l’AFP qu’il n’y avait “pas de préparation” à une sortie de la Grèce de l’euro, malgré de “trop faibles” progrès de la part d’Athènes.

“Il n’y a pas de réflexion sur un Grexit, il n’y a pas de plan B, il n’y a pas de changement de ce point de vue là même si j’ai vu telles ou telles déclarations notamment d’Olivier Blanchard”, le chef-économiste du FMI qui s’est employé récemment à relativiser les conséquences d’une telle sortie de la Grèce, a-t-il déclaré en marge des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

“On travaille et on fait des progrès mais ces progrès sont trop lents et à ce stade trop faibles. Le temps commence à presser”, a toutefois déploré M. Moscovici.

– “Compromis” –

“Il manque beaucoup de choses” dans la liste de réformes que la Grèce doit présenter à ses partenaires pour toucher le dernier versement du plan d’aide international actuellement en cours, a-t-il indiqué.

Le commissaire européen a jugé “absolument indispensable que des progrès solides soient enregistrés” lors d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 24 avril à Riga.

La Commission européenne n’entend pas laisser Athènes faire traîner en longueur les discussions, éventuellement jusqu’en juin, quand viendra l’heure de négocier un nouveau et troisième plan d’aide pour la Grèce.

Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a lui souligné, également à Washington, que pour bénéficier en mai d’un versement de 7,2 milliards d’euros lié au deuxième plan d’aide et censé éviter un défaut, la Grèce devait convaincre “trois institutions”, à savoir le FMI, l’Union européenne et la Banque centrale européenne, qu’elle avait “rempli en grande partie” ses obligations.

“La décision appartient à la Grèce”, a souligné M. Schäuble, partisan depuis le début d’une ligne dure envers Athènes.

Le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, lui aussi à Washington, a martelé: “Nous ferons des compromis, nous ferons des compromis, nous ferons des compromis pour arriver à un accord rapide. Mais nous ne nous compromettrons pas.”

Sans donner de détails concrets sur ces “compromis” qu’Athènes pourrait faire, il a estimé que “jouer avec l’idée d’un +Grexit+ (était) profondément anti-européen”, et prévenu que prétendre en estimer les conséquences était “prendre ses rêves pour des réalités”.

Les marchés ont recommencé à parier sur une faillite de la Grèce, suivie de près d’une sortie de la zone euro, encouragés notamment par des propos de la patronne du FMI Christine Lagarde. Elle a indiqué que la Grèce n’obtiendrait pas de délai supplémentaire pour rembourser ce qu’elle doit au Fonds, l’un de ses grands créanciers.