La Grèce retrouve ses créanciers samedi à Paris

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à Athènes, le 17 avril 2015 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[17/04/2015 19:36:00] Bruxelles (AFP) Une réunion entre des responsables grecs et leurs créanciers internationaux se tiendra à partir de samedi à Paris pour faire le point sur les réformes en Grèce, alors qu’un compromis semble toujours aussi difficile.

“Le +Groupe de Bruxelles+ se réunit demain après-midi”, a indiqué vendredi Mina Andreeva, une porte-parole de la Commission européenne, une semaine avant un Eurogroupe le 24 avril à Riga, et sera l’occasion de “faire le point” sur l’avancée des négociations entre la Grèce et ses créanciers.

La réunion est “prévue pour durer plus d’une journée”, a indiqué une autre source européenne. Elle se tiendra à Paris, et non pas à Bruxelles, pour “des raisons logistiques”.

Cela “montre qu’on essaie de maintenir le processus” de discussions, alors que les avancées sont jugées minimes, a poursuivi cette source. “Le problème n’est pas qu’il n’y a pas assez de dialogue, mais pas assez de travail technique. Il manque des chiffres, des tableaux détaillés”, a-t-elle ajouté, soulignant qu’on est “encore loin de parler d’un déboursement” d’argent pour la Grèce.

Le “Groupe de Bruxelles” est composé de représentants du gouvernement grec, de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE), du Mécanisme européen de stabilité (MES) et du Fonds monétaire international (FMI). Cette instance, qui a remplacé la troïka, honnie en Grèce, a pour mission de discuter des réformes qu’Athènes doit mettre en place.

A court d’argent, Athènes peine à trouver un compromis avec ses créanciers sur les réformes que ces derniers réclament avant de lui verser la dernière tranche de prêts de 7,2 milliards d’euros.

“On tourne en rond” depuis des mois, a estime une source européenne, et le prochain rendez-vous pour la Grèce semble d’ores et déjà être le 11 mai, date d’un autre Eurogroupe.

En attendant, “le centre de l’attention est évidemment aujourd’hui à Washington”, a rappelé vendredi Mme Andreeva. Plusieurs commissaires européens, dont Pierre Moscovici (Affaires économiques) et Valdis Dombrovskis (Euro), participent aux réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington.

– “Pas de solution” –

Également présent dans la capitale américaine, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a assuré jeudi de la volonté de son gouvernement de mener à bien les réformes exigées par ses créanciers.

“Le temps commence à presser” pour trouver un accord avec une Grèce financièrement aux abois, a admis jeudi M. Moscovici à l’AFP. Athènes assure être en mesure de régler son dû pour avril, mais le doute persiste pour des paiements attendus en mai.

La négociation entre Athènes et ses créanciers “a un caractère politique”, a affirmé vendredi le secrétaire d’Etat grec aux Relations européennes, Nikos Chountis, mettant en cause les différences idéologiques entre le gouvernement de gauche radicale et ses partenaires.

Il a réaffirmé les “lignes rouges” du gouvernement dans cette négociation, fixées par le Premier ministre: pas de dérégulation supplémentaire du marché du travail, des caisses d’assurance sociale, pas de hausse de la TVA, pas de privatisations sans prise en compte de l’intérêt public. Ces sujets constituent des points de désaccord avec les créanciers, selon Athènes.

Le gouvernement grec continue d’exprimer son espoir d’un accord avec l’UE, la BCE et le FMI, assorti d’un déblocage de fonds, d’ici la fin du mois, mais les déclarations récentes de plusieurs responsables européens rendent cette perspective de plus en plus incertaine.

“Jusqu’à présent, nous n’avons pas de solution et je ne pense pas que nous aurons une solution la semaine prochaine”, avait déclaré mercredi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Selon lui, seul importe la date limite du 30 juin, qui marque la fin du deuxième programme d’assistance internationale à la Grèce.

Reflétant l’inquiétude des marchés en l’absence de perspective claire, la Bourse d’Athènes a terminé en baisse de 3% vendredi, après une semaine très morose qui a vu l’indice bancaire cumuler 20% de pertes. Le rendement de l’obligation grecque à 10 ans restait tendu vendredi sur le marché secondaire, s’établissant à 12,854% vers 15h30 GMT, après avoir brièvement atteint la veille ses niveaux record de 2012.