ex-Bourse de Paris, en 2013 (Photo : Thomas Coex) |
[18/04/2015 07:17:01] Paris (AFP) Après avoir perdu un peu de terrain, la Bourse de Paris va tenter de repartir de l’avant la semaine prochaine en regardant du côté des entreprises, dont les publications trimestrielles vont s’intensifier.
Le marché entre dans “une semaine de transition”, s’inscrivant dans “une dynamique de consolidation qui a déjà été esquissée cette semaine”, explique Christopher Dembik, un économiste de Saxo Banque.
Sur la semaine écoulée, l’indice parisien a perdu 1,85% pour terminer à 5.143,26 points. Depuis le début de l’année, il a cependant engrangé 20,37%.
Les investisseurs se sont concentrés sur la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) qui n’a toutefois “pas été un élément très important pour le marché” car elle n’a pas réservé de surprise, estime M. Dembik.
Elle a cependant contribué à “rassurer énormément les investisseurs”, souligne Marc Riez, directeur général de Vega IM.
Le président de la BCE, Mario Draghi, s’est employé à couper court aux spéculations naissantes sur un arrêt prématuré des rachats de dette de la banque centrale, qu’il entend mener à bien “pleinement” et dont il a salué “l’efficacité”.
L’institution monétaire de Francfort a lancé début mars un vaste programme de rachats d’actifs s’étendant aux dettes souveraines pour relancer l’économie de la zone euro qui a largement contribué à soutenir les marchés.
L’action de la BCE et les affirmations de M. Draghi ont relégué au second plan les inquiétudes sur la Grèce alors que l’on constate “une résurgence des tensions” dans les négociations entre Athènes et ses créanciers, poursuit par ailleurs M. Riez.
C’est ce qui explique qu'”en dépit des inquiétudes sur le front politique et le front grec, la réaction des marchés reste pour l’instant extrêmement mesurée”, note-t-il.
– Intensification des résultats –
La Grèce a dominé en partie les débats lors des réunions de printemps à Washington du FMI et de la Banque mondiale.
Une réunion entre Athènes et ses créanciers internationaux se tiendra samedi à Bruxelles pour faire le point sur les réformes dans le pays, avant une réunion importante de la zone euro une semaine plus tard.
“Aujourd’hui la problématique grecque ne pourrait plus générer à elle seule un mouvement important de baisse des marchés”, tempère cependant M. Riez.
Tout en gardant un oeil sur l’évolution de ce dossier, les investisseurs vont se tourner vers les publications d’entreprises qui s’intensifient la semaine prochaine en Europe.
“Il y a plutôt de bonnes surprises à attendre dans les résultats qui ne sont pas encore tombés”, affirme M. Riez, qui estime que “toutes les entreprises internationales devraient faire mieux qu’attendu”, notamment sous l’effet favorable de la remontée du dollar.
Côté indicateurs, les investisseurs auront peu de choses à se mettre sous la dent en dehors de l’indice Ifo du moral des entrepreneurs allemands, du baromètre ZEW de la confiance des milieux financiers et des demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux Etats-Unis.
Les indicateurs américains restent surveillés par les marchés, à l’aune du changement à venir de la politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).
A en croire les derniers chiffres, “le ton de la Réserve fédérale ne devrait pas laisser entendre qu’un durcissement de politique monétaire se prépare pour la réunion de juin”, remarquent les économistes du bancassureur ING.
“Les marchés considèrent que la probabilité que la Réserve fédérale remonte ses taux dès le mois de juin est moins importante”, abonde M. Riez, qui estime que “la vraie raison que pourraient avoir les marchés actions aujourd’hui de corriger serait le fait que la banque centrale américaine entre dans une phase plus restrictive de sa politique monétaire”.