Dim, Total, Gefco : il y-a-t-il une vague de plans sociaux ?

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à Autun, le 16 avril 2015 (Photo : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

[18/04/2015 09:57:51] Paris (AFP) Dim, Total ou encore Gefco: les annonces de fermetures de sites, plans sociaux et menaces sur l’emploi se succèdent depuis ces dernières semaines mais le gouvernement qui voit la croissance repartir, récuse l’idée d’un regain de restructurations.

Pour le ministre des Finances, Michel Sapin, il n’y a pas de nouvelle “vague”. Sur France Inter, il a balayé jeudi l’idée que les entreprises aient pu “se préoccuper” des élections départementales et retarder leurs annonces après la fin mars. Leurs difficultés “ne datent pas d’aujourd’hui”, a-t-il relevé, citant le cas de Mory.

Qu’en disent les dernières statistiques?

Les défaillances d’entreprises (sauvegarde, redressement ou liquidation) ont augmenté de 7,6% sur un an au premier trimestre, selon une étude du cabinet Altares publiée jeudi. A la clé, plus de 66.000 emplois menacés, au plus haut depuis 2009.

Le nombre de plans sociaux (PSE), obligatoires au delà de dix licenciements, n’a pas pour autant suivi cette tendance.

Les derniers chiffres (provisoires) du ministère du Travail font état de 53 procédures de PSE lancées en janvier, un chiffre inférieur aux mois précédents.

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Autun le 16 avril 2015 (Photo : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK)

La part des licenciés économiques dans les entrées à Pôle emploi reste aussi très faible (moins de 3%) par rapport aux fins de CDD et fin de missions intérim (près de 30%). Les dernières données font état de 13.500 licenciés économiques inscrits en février et 12.900 en janvier, dans la moyenne des deux dernières années.

De grandes entreprises, de secteurs divers, ont récemment fait parler d’elles:

– MORYGLOBAL

La liquidation fin mars de l’ex-Mory Ducros va entraîner dès la fin avril le licenciement des 2.138 salariés, après plus de 2.800 départs en 2014.

– GEFCO

L’ancienne filiale logistique de PSA subit les difficultés du secteur automobile et de la messagerie et prévoit 486 suppressions de postes (+10% des effectifs).

– TOTAL

Le groupe a annoncé jeudi la reconversion de la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), notamment vers les carburants bio. Un plan qui implique la suppression de 180 postes sur 430. Total s’est engagé à reclasser tous les salariés.

– INTERMARCHE

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és de Mory Global manifestent à Rennes, le 9 avril 2015 (Photo : DAMIEN MEYER)

Selon les syndicats, la filiale logistique du groupe va supprimer au moins 600 postes et fermer six bases d’ici 2018. L’entreprise a récusé jeudi ce chiffre, sans évaluer l’impact des mesures de son vaste plan de réorganisation lancé en 2012.

– DIM

Ce symbole du “made in France” va supprimer 265 postes (sur 1.500). Annoncés mercredi, ces chiffres ont été vécus comme un “coup de massue” à Autun, en Saône-et-Loire, berceau de la marque de collants et sous-vêtements depuis 1956.

– VIVARTE

Le groupe de textile (17.000 employés) a annoncé début avril la fermeture de plus de 200 magasins. Sont touchés La Halle aux Vêtements (environ 1.500 postes), André (une centaine) et Kookaï (une trentaine).

– GALERIES LAFAYETTE

La direction a annoncé fin mars la fermeture des magasins de Thiais (Val-de-Marne) et Béziers, employant près de 180 personnes. L’avenir de celui de Lille (environ 150 salariés) reste incertain.

– LA MARSEILLAISE

Le tribunal de commerce a validé cette semaine la seule offre de reprise du quotidien du Sud-Est. Mais le titre va perdre plus de 40% de ses effectifs, soit environ 90 postes.

– AIM

La reprise partielle des abattoirs normands, entérinée fin mars par la justice, n’aura permis de sauver que 276 emplois sur 590.

– RADIO FRANCE

Le récent conflit s’est cristallisé autour de plusieurs mesures du plan stratégique pour redresser les comptes: parmi elles, une “réduction nette d’effectifs de 250 à 330 équivalents temps plein” via des départs volontaires.

– ALCATEL-LUCENT

Le finlandais Nokia va absorber l’équipementier télécom. L’annonce, faite mercredi, préoccupe “évidemment les syndicats” en France (8.000 salariés) en raison des redondances entre les activités des deux groupes.

– AREVA

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à Zurich (Photo : FABRICE COFFRINI)

Le géant nucléaire envisage une cession totale ou partielle à EDF de sa filiale ingénierie et réacteurs Areva NP. Les pistes, présentées début avril, font craindre aux syndicats un “démantèlement”.

– LAFARGE

Dans la série des fleurons français passant sous contrôle étranger, les syndicats du cimentier Lafarge ont manifesté en mars leur inquiétude pour l’emploi, lorsque les Suisses de Holcim ont renégocié à leur avantage l’accord de fusion.