ésentée à Shanghai le 20 avril 2015 (Photo : JOHANNES EISELE) |
[20/04/2015 05:45:38] Shanghai (AFP) Le salon automobile de Shanghai a ouvert ses portes lundi, offrant une vitrine incontournable aux grands constructeurs, pour qui la Chine reste cruciale en dépit d’un tassement très marqué des ventes automobiles dans le pays, premier marché mondial.
En marge de ce gigantesque évènement –organisé alternativement à Pékin et Shanghai, et qui draine chaque année des centaines de milliers de visiteurs–, les professionnels se montraient prudemment optimistes.
“C’est toujours un marché incroyable! Il ne s’accroîtra plus aussi vite qu’auparavant, mais il continue d’enregistrer une croissance plus robuste que n’importe quel autre marché automobile majeur dans le monde”, insistait Jochem Heizmann, patron de Volkswagen Chine.
Pour ce responsable du groupe allemand, l’essoufflement constaté traduit simplement le changement de braquet de la deuxième économie mondiale, la “nouvelle normalité” du rééquilibrage voulu par Pékin.
Après un bond de 14% en 2013, les ventes automobiles en Chine ont progressé de seulement 6,9% l’an dernier, à 23,5 millions de véhicules. Au premier trimestre 2015, elles n’ont crû que de 3,9% en glissement annuel.
A l’unisson d’une conjoncture économique maussade: le géant asiatique est en passe d’enregistrer sa plus faible croissance depuis 25 ans. Autre élément pénalisant: une série de grandes métropoles, comme justement Shanghai, ont établi des quotas stricts d’immatriculations pour endiguer pollution et embouteillages.
De quoi compliquer la tâche des constructeurs, qui ne cessent d’augmenter leurs capacités de production dans le pays et doivent désormais adapter leurs stratégies de vente.
“Cela ne nous surprend pas et ne nous effraie pas”, a observé à Shanghai le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Carlos Tavares, évoquant un environnement “plus compétitif”.
Les constructeurs étrangers, alliés à leurs partenaires locaux, se taillent la part du lion dans le pays, où les marques strictement chinoises ne représentent encore qu’un gros tiers du marché mais ont vu leurs part de marché se renforcer nettement au premier trimestre, a souligné M. Tavares.
évoilée à Shanghai le 20 avril 2015 (Photo : JOHANNES EISELE) |
“Il reste de nombreuses opportunités avec la marge de croissance sur le créneau des SUV”, a noté de son côté John Lawler, directeur général de Ford Motor China.
Vedettes du salon, ces 4×4 urbains sont extrêmement populaires en Chine, où ils font figure de voiture familiale par excellence, et résistent bien mieux que l’ensemble du marché, avec des ventes gonflées de 49% sur un an au premier trimestre.
A l’inverse, le secteur du luxe et de l’automobile premium (dominée en Chine par le trio d’allemands Daimler-Mercedes, Volkswagen-Audi et BMW) pâtit des répercussions de la campagne anticorruption et anti-clinquant menée par les autorités.
Autre illustration du climat d’austérité prôné par les autorités, le salon de Shanghai a officiellement interdit cette année le recours aux mannequins trop dénudés qui accompagnaient naguère les présentations des constructeurs.