être recruté pour prendre la tête de Volvo (Photo : Manjunath Kiran) |
[22/04/2015 08:34:48] Stockholm (AFP) Le numéro deux mondial des poids lourds, le suédois Volvo, a annoncé mercredi avoir recruté le directeur général de son concurrent Scania (groupe Volkswagen), Martin Lundstedt, qui doit prendre les rênes en octobre.
La place du sortant, Olof Persson, qui quitte son poste immédiatement semblait menacée depuis plusieurs semaines. La presse suédoise rapportaient quelques dissensions internes, ainsi que l’envie de certains actionnaires d’accélérer les mesures de restructuration.
Alors que le nom du successeur restait difficile à deviner, Volvo a frappé fort en allant chercher son patron chez son éternel rival suédois.
M. Lundstedt, 47 ans, a effectué toute sa carrière chez Scania, où il a commencé comme stagiaire en 1992 et été nommé directeur général en 2012. Il a ainsi mené la direction qui en mars 2014 avait rejeté l’offre du groupe automobile allemand Volkswagen pour porter de 63 à 100% sa part, jugeant insuffisant le montant proposé aux actionnaires. Cette offre avait malgré tout abouti, sans être relevée.
L’action Volvo grimpait de 11,90% à 7H40 GMT à la Bourse de Stockholm, dans un marché en hausse de 0,56%.
“Martin Lundstedt a 25 ans d’expérience dans le développement, la production et les ventes au sein de l’industrie des poids lourds”, a souligné le président de Volvo, Carl-Henric Svanberg.
Le directeur financier Jan Gurander a été nommé directeur général par intérim. Son successeur doit arriver dans un groupe qui a nettement redressé ces comptes après des années difficiles en 2012 et 2013.
– Bénéfice presque quadruplé –
Le bilan des années Persson est marqué, a rappelé Volvo, par des cessions pour 20 milliards de couronnes qui ont concentré l’industriel sur son coeur de métier, et une acquisition de taille. En janvier, le suédois a bouclé l’achat de 45% de la filiale poids lourds du chinois Dongfeng, pour près de 750 millions d’euros.
Les ventes de poids lourds Dongfeng, constructeur qui revendique de 15 à 18% du marché chinois en fonction de la gamme, apparaissent désormais dans les comptes de Volvo.
Sans compter Dongfeng et hors variations de change, les ventes de poids lourds ont progressé de 3% en un an.
Au premier trimestre, le suédois a presque quadruplé son bénéfice net, à 4,25 milliards de couronnes (457 millions d’euros) grâce à la fois à la bonne tenue des ventes et une amélioration de la rentabilité. Les ventes ont bondi de 14% à 74,79 milliards de couronnes.
“En excluant les charges de restructuration et l’effet de la vente des actions Eicher Motors [un groupe indien], la marge opérationnelle du groupe est passée de 3,9% au premier trimestre 2014 à 6,1%”, a souligné M. Gurander.
Volvo souffre cependant de la crise des engins de chantier, branche dans laquelle son chiffre d’affaires a reculé de 5%. “Les ventes ont été touchées par la poursuite de la conjoncture faible sur l’important marché chinois, qui a chuté de moitié par rapport à la même période de l’an dernier”, a souligné le groupe.
Les bus “ont amélioré la rentabilité, bien qu’ayant livré 11% de véhicules en moins”, et les moteurs marins et industriels (Volvo Penta) “ont connu un trimestre positif en terme à la fois de volume et de marge opérationnelle”, selon M. Gurander.
Volvo compte aujourd’hui 104.000 salariés dans le monde, après avoir réduit ses effectifs de quelque 3.000 personnes en un an.