âtiment de la Bourse de Chicago, le 24 avril 2012 (Photo : Scott Olson) |
[22/04/2015 09:56:42] Londres (AFP) Un courtier basé à Londres devait comparaître mercredi devant la justice britannique dans le cadre d’une procédure d’extradition vers les États-Unis, où il est accusé de fraude et de manipulations partiellement responsables du mini krach de mai 2010.
Arrêté mardi à Hounslow, dans l’ouest de Londres, Navinder Singh Sarao, 36 ans, a empoché 40 millions de dollars (37,2 millions d’euros) grâce à cette fraude qui a duré plusieurs années, entre 2010 et jusqu’à début 2015.
Il devait comparaître mercredi matin devant le tribunal londonien de Westminster Magistrates’ Court.
M. Sarao est visé par une vingtaine de chefs d’accusation, dont celui de fraude électronique et manipulation de contrats à terme sur le Chicago Mercantile Exchange et de “spoofing”, une technique de manipulation boursière qui consiste à prétendre vouloir acheter ou vendre un titre dans l’intention d’annuler cette opération au dernier moment.
Sa société, Nav Sarao Futures Limited, est enregistrée à une adresse à Hounslow, qui se trouve être la maison où il vit avec ses parents.
Interrogé par le quotidien britannique The Times, le père de Navinder Singh Sarao a dit tout ignorer les accusations portées contre son fils.
“Tout ça est nouveau pour moi. Ce que vous me dites est une surprise pour moi”, a déclaré Nachhattar Singh Sarao.
“Je n’y connais rien aux ordinateurs”, a-t-il ajouté quand le quotidien l’a interrogé sur le travail de son fils.
Usant d’un logiciel électronique, Navinder Singh Sarao est soupçonné d’avoir employé une stratégie dite de “superposition” en plaçant simultanément de multiples ordres de grande ampleur à différents prix, créant l’illusion d’un marché très actif et bien réel.
Selon la CFTC, l’autorité américaine des produits dérivés, M. Sarao était “très actif” sur le marché lors de la séance du “Flash crash”, le 6 mai 2010.
Ce jour-là, dans un contexte de forte volatilité alors que déjà des inquiétudes pesaient sur la dette grecque, l’indice Dow Jones s’était écroulé de 600 points en quelques minutes après une chute des prix des E-minis.
Ces contrats à terme électroniques sont basés sur l’indice Standard and Poors 500. Un rapport à l’époque du gendarme boursier, la SEC, avait mentionné que 140.000 ordres de ventes d’E-minis s’étaient bousculés au même instant conduisant par ricochet à un décrochage brutal de Wall Street.