“Une augmentation de 10% des transferts des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) permettrait de réduire le taux de pauvreté en Tunisie entre 2 et 2,5%”, a indiqué mercredi 22 avril, Sami Mouley, professeur d’économie et finance internationale.
Présentant une étude préliminaire sur les transferts de fonds des Tunisiens résidents à l’étranger lors d’une réunion d’experts sur “Une meilleure utilisation des transferts de fonds pour financer le développement en Afrique du Nord”, Sami Mouley a précisé que l’étude qui s’est étalée sur la période 2005-2014 a montré que la participation des TRE à l’investissement en Tunisie demeure assez faible et ne dépasse pas les 2 à 3%.
Selon l’intervenant, les TRE investissent dans des projets de services, soulignant la nécessité d’investir plutôt dans des projets innovants à forte valeur ajoutée.
“Cela dépendra de la rapidité de la mise en place des réformes et de l’assainissement du climat des affaires en Tunisie pour garantir plus de liberté économique et moins de lourdeur administrative”, a-t-il souligné Sami Mouley. “Mais cela est dû aussi à une vraie méconnaissance du tissu entrepreneurial tunisien, des principales réglementations en vigueur et des dispositifs qui sont mises en place”, a-t-il signalé, appelant toutes les structures concernées à mobiliser tous les moyens pour faire connaître davantage les possibilités et les avantages disponibles au profit des Tunisiens résidents à l’étranger.
Selon la même source, les TRE transfèrent leurs fonds généralement pour la consommation, leur famille ou pour le logement mais très peu pour la création d’entreprises.
L’intervenant a fait observer que “le volume des transferts (essentiellement des revenus du travail) est resté stationnaire pendant toute la période de la transition (à hauteur de 5% du PIB)”.
L’étude indique que selon les statistiques des balances de paiements, les transferts des TRE (1,224 millions de personnes soit 11,3% de la population tunisienne) ont représenté 3,72 milliards de dinars en 2013.