élican passe devant un pétrolier, le 27 mai 2010 à la baie San Pedro, au large de Los Angeles et Long Beach, en Californie (Photo : ROBYN BECK) |
[23/04/2015 10:33:19] Genève (AFP) Les océans du monde entier ont une valeur économique de 24.000 milliards de dollars, ce qui correspond à la richesse produite par les pays les plus avancés, selon une étude publiée jeudi par le WWF (organisation mondiale de la protection de la nature).
Cependant, avertit le WWF, dont le siège est en Suisse, la surexploitation des océans, leur mauvaise gestion et les changements climatiques sont une menace de plus en plus grande sur cette richesse économique.
Le Fonds mondial pour la nature avance “une estimation prudente” de 24.000 milliards de dollars pour la valeur des océans de la planète.
Ces océans dégagent chaque année une performance économique estimée à 2.500 milliards de dollars, ce qui les place dans le classement des 10 pays au monde qui ont le PIB (produit intérieur brut) le plus important.
Il s’agit des Etats-Unis (17.400 mds USD), de la Chine (10.400 mds USD), du Japon (4.800 mds USD), de l’Allemagne (3.800 mds USD), de la France (2.900 mds USD), de la Grande-Bretagne (2.900 mds USD), du Brésil (2.200 mds USD), de l’Italie (2.100 mds USD), de la Russie (2.100 mds USD) et de l’Inde (2.000 mds USD).
Le WWF se base pour ces estimations sur le nouveau rapport “Reviving the Ocean Economy”, élaboré en collaboration avec le “Global Change institut” de l’Université du Queensland et avec le cabinet conseil Boston Consulting Group.
Selon cette étude, les deux-tiers de la création annuelle de richesse des océans dépendent directement de leur santé économique.
“Pour préserver cette manne, il faut protéger les océans contre la surexploitation et les répercussions négatives du réchauffement climatique”, a expliqué Alice Eymard-Duvernay, spécialiste des mers et océans au WWF Suisse.
Aujourd’hui, la moitié des coraux du monde entier ont déjà disparu. Selon le WWF, les récifs existants auront disparu d’ici 35 ans.
Par ailleurs, concernant les poissons, le WWF estime que 90% des stocks de poisson font déjà l’objet d’une surpêche ou sont en voie d’être épuisés.
D’autre part, les mangroves, ces écosystèmes de marais maritimes, que l’on trouve dans les régions tropicales, font l’objet d’une destruction de 3 à 5 fois supérieure à celle des autres forêts.
Selon l’experte du WWF, “il est encore temps d’inverser la tendance”.
A cette fin, le WWF propose un catalogue de 8 mesures, parmi lesquelles figurent la prise en compte des océans dans les objectifs de durabilité de l’ONU, ainsi que l’adoption de mesures contre le réchauffement climatique et l’obligation de renforcer la protections des zones côtières et maritimes.