Tunisie – Economie : Les artisans sont inquiets mais pas abattus

Par : TAP

Les artisans tunisiens ont été nombreux (800 artisans), encore une fois, à participer au Salon de la création artisanale, dans sa 32ème édition, ouverte, vendredi 24 avril, au Parc des expositions du Kram (banlieue nord de Tunis).

Toutefois, ces artisans créateurs qui veillent à la sauvegarde d’un patrimoine précieux et qui s’attachent à l’identité tunisienne sous toutes ses formes, ne cachent pas leur inquiétude devant les conséquences de la conjoncture économique difficile sur leurs activités, notamment, la situation su secteur touristique, dont ils demeurent dépendants.

Les artisans présents à ce salon ont fait part au chef du gouvernement, Habib Essid, de leurs appréhensions quant à l’envahissement du marché tunisien par les produits contrefaits, l’entrée en force des intrus, la baisse du nombre des touristes et aussi la prolifération des étalages anarchiques qui ont aggravé leurs maux.

Habib Essid, qui a ouvert le salon, a rassuré les artisans en leur annonçant la prochaine élaboration d’une stratégie de promotion du secteur de l’artisanat qui permettra d’améliorer leurs situations.

Cette stratégie, dont le premier point est le retour de l’artisanat sous la tutelle du département du Tourisme, prévoit également l’encadrement des artisans en particulier les jeunes et leur assistance pour l’écoulement de leurs produits, a fait savoir, le chef du gouvernement.

Six concours sont au programme de ce salon, destinés aux artisans et aussi aux étudiants des Instituts supérieurs des beaux arts et des centres de formations spécialisés.

Par ailleurs, 50 halls ont été dédiés, dans ce salon, aux jeunes promoteurs de l’artisanat, alors que quatre concours parmi les 6 prévus sont consacrés aux domaines des fibres végétales, de la poterie et céramique et des tissages.

Les handicaps…

Samah Maaoui, artisane spécialiste du Margoum de Ouedhref (localité de Gabès), a indiqué, dans une déclaration à l’agence TAP que “le problème majeur reste l’écoulement des produits”.

Inquiète du devenir de son métier qu’elle craint de voir disparaître, la jeune femme raconte qu’elle a crée “des produits à la fois originaux et modernes et introduit de nouvelles couleurs, mais la demande reste toujours en deçà de ses attentes, d’autant plus qu’elle emploie plus de 60 jeunes artisans et artisanes”.

Meriem Ezzine qui s’est spécialisée dans la fabrication de bijoux artisanaux se plaint, elle aussi, du manque de financement.

“Les matières premières sont de plus en plus chères et quand on veut augmenter les prix pour compenser les coûts, on perd nos clients”, a-t-elle développé.

La jeune artisane qui a crée son projet en collaboration avec une collègue en décembre 2014, a évoqué aussi “un manque d’encadrement de la part des autorités de tutelle en particulier dans le domaine du marketing et de la participation aux salons”.

En dépit de ces difficultés et d’un provisoire qui dure, les artisans sont inquiets, mais ils gardent toujours l’espoir de voir la conjoncture s’améliorer en matière de sécurité, ce qui permettra une reprise du secteur touristique duquel dépend, en grande partie, de l’artisanat tunisien.