Politique-Justice-Corruption : La Tunisie n’est pas outillée pour évaluer l’ampleur de la corruption

Par : TAP

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Des experts ont appelé vendredi à développer des mécanismes judiciaires modernes pour évaluer l’ampleur de la corruption en Tunisie, affirmant la nécessité d’engager tout d’abord un processus de reddition de comptes* avant d’entamer la réconciliation.

Pour le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC), Samir Annabi, il est nécessaire de former des cadres juridiques chargés du suivi des affaires de corruption et de fournir des mécanismes judiciaires modernes pour déterminer l’ampleur de la corruption en Tunisie.

Lors d’une conférence organisée à Tunis par l’Instance, sous le thème “Arbitrage et réconciliation dans les affaires de corruption financière”, Annabi a estimé que la difficulté des affaires de corruption est due à “son caractère complexe et secret”, comparées aux autres formes de criminalité.

Les crimes de corruption requièrent l’instauration d’une justice fondée sur la reddition de comptes et non de vengeance, a-t-il souligné. Cela demande, également, la mise en place d’une stratégie intégrale de lutte contre la corruption.

Il a, dans ce sens, souligné le besoin d’organiser des campagnes de sensibilisation pour une meilleure information des citoyens sur l’impact de la corruption sur l’ensemble de la communauté nationale.

De son côté, Omar Saâdaoui, secrétaire général de l’Association tunisienne de lutte contre la corruption, a indiqué que le choix prôné par certaines forces politiques d’entamer directement la phase de réconciliation est “une démarche contraire à la Constitution”.

L’Etat ainsi que toutes les composantes et instances publiques se doivent d’appliquer la loi de la justice transitionnelle qui stipule la nécessité de procéder à la reddition des comptes avant d’entamer le processus de la réconciliation, a-t-il fait savoir.

La société civile occupe “un rôle important” dans l’instauration de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la consécration des principes de l’intégrité et de la transparence et la sensibilisation aux dangers de la corruption, a-t-il encore estimé.
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