érité (Photo : Stephane de Sakutin) |
[29/04/2015 06:36:19] Paris (AFP) Une mobilisation “unitaire” contre l’austérité emmenée par la CGT, un “festival” tourné vers les jeunes pour la CFDT, FO qui fait cavalier seul: le 1er mai se fera cette année en ordre syndical dispersé, sur fond de profondes divisions face à la politique du gouvernement.
Quatre syndicats (CGT, FSU, Solidaires, Unsa) ont appelé à un “1er mai unitaire à dimension européenne”, afin de dénoncer les “politiques d’austérité” et d’adresser un “signe fort aux différents gouvernements et aux patronats”. Mais aussi de réaffirmer, dans la suite de la vaste mobilisation post-attentats du 11 janvier, qu’ils “sont décidés à défendre” “la démocratie, la République, la paix, les libertés de pensée et d?expression”.
A Paris, un cortège défilera entre les places de la République et de la Nation, à partir de 15H00.
Contrairement à l’année dernière, où FO avait rejoint la CGT, la FSU et Solidaires afin de dénoncer la politique du gouvernement, réunissant entre 100.000 et 200.000 manifestants dans toute la France, la centrale de Jean-Claude Mailly fera cette fois bande à part. Meetings et rassemblements sont organisés dans les principales villes de France.
A Paris, des militants se retrouveront à 10H30 devant le Mur des Fédérés, au Père Lachaise, puis se rassembleront Place Gambetta pour réclamer “le retrait du pacte de responsabilité et de la loi Macron”. L’Union régionale Ile-de-France dénonce notamment “les appels vides de contenus revendicatifs” des autres syndicats, “quand l’Union européenne et le gouvernement français imposent l’austérité en France”.
Le leader de l’organisation, Jean-Claude Mailly, sera, lui, en meeting à Bordeaux vendredi matin.
“Quand on est d’accord, qu’on soit unis dans l’action, c’est très bien. Quand on est en désaccord, ce n’est pas la peine de faire semblant (…), c’est une question de clairvoyance, de loyauté vis-à-vis des salariés”, expliquait récemment le numéro un de FO, par ailleurs en conflit ouvert avec son homologue de la CFDT, Laurent Berger.
– Opération “déringardisation” à la CFDT –
Le torchon brûle entre les deux leaders syndicaux, depuis que Jean-Claude Mailly a accusé, fin mars, son homologue de se faire “complice” de la montée du Front national, en estimant qu’il n’y avait “pas d’austérité en France” mais plutôt “de la rigueur”.
“Je trouve qu’il a franchi la ligne”, a réagi lundi Laurent Berger.
Pour ce 1er mai, la CFDT entend quant à elle “casser les codes” et appelle 5.000 jeunes de moins de 36 ans à participer à un rassemblement festif à Paris, le “Working time festival”, qui se déroulera à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), dans le bois de Vincennes.
Au programme: des débats, un speed dating sur les métiers, mais aussi des concerts ou encore de l’initiation au yoga… Objectif affiché: “déringardiser” l’image du syndicat.
En 2012, entre les deux tours de la présidentielle, la CFDT avait défilé aux côtés d’autres organisations, dont la CGT. En 2013, elle avait organisé un rassemblement à Reims avec d’autres syndicats réformistes et, l’an dernier, elle n’était parvenue avec l’Unsa, son traditionnel allié, qu’à rassembler quelque 200 militants à Paris pour une rencontre sur le thème de l’Europe.
Marqué par les résultats des élections départementales, Luc Bérille, le secrétaire général de l’Unsa, souhaitait cette année un “1er mai intersyndical” contre le Front national et pour la “défense des principes républicains”, une des raisons qui l’ont poussé à signer l’appel commun, au côté de la CGT.
Pour son premier 1er mai, qui tombe cette année en pleines vacances scolaires et à la veille d’un week-end, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, espère transformer l’essai de la mobilisation anti-austérité du 9 avril. La centrale, unie cette fois à FO notamment, avait estimé avoir mobilisé 300.000 manifestants dont 120.000 à Paris. La police n’avait, elle, recensé que 32.000 personnes dans les rues de la capitale.