à Washington (Photo : Nicholas Kamm) |
[29/04/2015 13:33:28] Francfort (AFP) Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a assuré mercredi dans la presse allemande qu’il était “toujours responsable des négociations” entre la Grèce et ses partenaires européens, malgré le remaniement par Athènes de son équipe d’experts.
“C’est moi qui donne le ton. Je suis toujours responsables des négociations avec l’Eurogroupe”, qui rassemble les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro, a-t-il affirmé dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Die Zeit.
Ces propos interviennent après l’annonce lundi par le Premier ministre Alexis Tsipras d’une réorganisation des équipes de négociation grecques. La manoeuvre a été largement interprétée comme une manière de contourner M. Varoufakis et sa ligne dure, présentée comme responsable de l’impasse actuelle. Les partenaires de la Grèce attendent toujours des engagements concrets sur des réformes, condition préalable au déblocage de financements dont Athènes a cruellement besoin.
La coordination de la nouvelle “équipe politique” grecque a notamment été confiée à Euclides Tsakalotos, ministre adjoint des Affaires étrangères chargé des relations économiques internationales.
Professeur d’économie à l’université d’Athènes, M. Tsakalotos, 55 ans, a un profil discret, en contraste avec M. Varoufakis, qui se décrit lui-même comme un “marxiste-libertaire”.
Malgré ces changements, M. Varoufakis refuse de se voir isolé.
“J’ai la présidence de ce groupe, il est soumis à ma compétence. Je prends les décisions”, a-t-il martelé.
“Nous maintenons (avec mes collègues de la zone euro) un rapport très collégial malgré les négociations difficiles. Nous sommes des professionnels”, a-t-il ajouté.
Il a également assuré que la Grèce et ses créanciers étaient “beaucoup plus près” d’un compromis “que certains médias ne le pensent”.
M. Varoufakis était pourtant apparu isolé vendredi après la dernière réunion de l’Eurogroupe à Riga. La rencontre n’a permis aucune avancée significative, et la zone euro a exprimé à son issue ses “inquiétudes sur les progrès limités dans les discussions”.
Dimanche, le grand argentier grec a cité sur Twitter Franklin D. Roosevelt, en reprenant les mots prononcés par le président américain en 1936, alors qu’il combattait certains intérêts financiers : “+Ils sont unanimes dans leur haine contre moi. Et leur haine me réjouit.+”
“C’est une citation proche de mon coeur (et de la réalité) ces jours-ci”, avait-il estimé.