Dans 29 jours, jour pour jour, la Banque africaine de développement (BAD) aura son nouveau président. Qui du candidat tunisien, Jalloul Ayed, ou des sept autres aura les faveurs des votes pour présider aux destinées de l’institution africaine pour les 5 prochaines années?
Il est difficile de répondre à cette question, à l’heure actuelle. Même Jalloul Ayed, pourtant favori, compte tenu de son profil par rapport aux autres candidats, préfère jouer “esprit compétiteur“, c’est-à-dire que rien n’est joué avant la fin du match.
En effet, après plusieurs marathons-déplacements, le Comité de soutien de la candidature de Jalloul Ayed à la présidence de la Banque a réuni plusieurs journalistes tunisiens au Club Citroën aux Berges du lac. A cette occasion, M. Ayed a exposé sa vision pour l’Afrique mais aussi sa stratégie pour accéder à la présidence de la BAD.
Pour bien comprendre les enjeux de cette élection le candidat de la Tunisie a rappelé certaines données, ainsi le capital approuvé de la BAD s’élève à 100 milliards de dollars, ce qui en fait l’une des plus importantes banque de développement au monde. Ce capital est détenu à hauteur de 60% par les pays africains et 40% par des pays non africains.
Pour ceux qui l’ignorent, la superficie de l’Afrique équivaut aux superficies de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Brésil et de la Chine réunies. Sachant que le continent compte également plus de 1 milliard d’habitants.
Il a également rappelé que dans cette élection, il y a des votes pondérés, c’est-à-dire des votes en fonction du poids des pays dans le capital de la Banque.
Sans détour, Jalloul Ayed a égrené plusieurs “plus“ qui sont à même de pencher la balance en sa faveur, et ce même s’il n’est pas un “candidat régional“ (de l’Afrique du Nord en l’occurrence). Le plus important des éléments qui “votent“ en sa faveur, il a cité, entre autres, son expérience. En effet, s’il était élu, la BAD serait dirigée, pour la première fois de son histoire, par un banquier.
Ce n’est pas tout, Jalloul Ayed est également le seul des 8 candidats à avoir une expérience aussi bien dans le privé que dans l’étatique.
Alors M. Ayed, que ferez-vous si vous êtes élu? Comme il l’a souligné dans une interview qu’il a accordée à WMC il y a quelques semaines, Jalloul Ayed a promis de faire de l’Afrique le continent de la prospérité partagée. Dit autrement, il fera du développement inclusif son cheval de bataille.
Pour ce faire, il n’a pas manqué de rappeler qu’à la fin des années 90 du siècle dernier, alors que tout le monde voyait l’Afrique comme un continent à risque, Jalloul Ayed avait réussi à convaincre la direction de la BMCE –Banque marocaine du commerce extérieur- de miser sur l’Afrique et les Africains. Le résultat on le connaît.
Dans cet ordre d’idées, M. Ayed fera de sorte que la BAD appuie dans beaucoup de pays du continent le développement des marchés du capital -un outil permettant de réaliser des investissements intra-africains.
Autre atout de Jalloul Ayed, c’est sa maîtrise de trois langues internationales, à savoir l’anglais, le français et l’arabe. Et même si l’arabe n’est pas une langue officielle de la BAD, il estime toutefois qu’avec l’engouement des pays du Golfe pour l’Afrique, il est important de parler cette langue. Et donc, il est le seul à pouvoir s’exprimer dans ces trois langues.
Concernant les soutiens, même s’il n’a pas voulu les dévoiler, Jalloul Ayed nous assuré qu’ils sont nombreux, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger. Il a déjà constitué un important réseau un peu partout; logique compte tenu de son expérience dans plusieurs domaines (banques et finances, politique et société civile).
Enfin, une promesse: «si je suis élu, je composerai la plus grande symphonie pour l’Afrique».