PORTUGAL-TRANSPORT-TAP (Photo : Nicolas Asfouri) |
[30/04/2015 16:12:59] Lisbonne (AFP) Une grève des pilotes de la TAP Portugal, qui démarre vendredi et doit durer dix jours, “provoquera d’énormes difficultés pour les passagers” alors que 90% de ses vols pourraient rester cloués au sol, a prévenu la compagnie jeudi.
Alors que seuls 10% de ses 300 vols quotidiens sont couverts par un service minimum, “la prise en charge des clients sera difficile”, a indiqué la TAP dans un communiqué.
“Lors d’une grève de dix jours consécutifs, il est impossible de résoudre tous les problèmes”, a-t-elle ajouté. Selon les médias locaux, 300.000 passagers pourraient être affectés.
Les pilotes de la compagnie aérienne ont déposé un préavis de grève de dix jours, du 1er au 10 mai, accusant le gouvernement portugais et la direction de la TAP de ne pas avoir respecté des accords conclus en vue de sa privatisation.
Ils leur reprochent notamment de violer un accord d’entreprise prévoyant d’attribuer aux pilotes entre 10 et 20% du capital en cas de privatisation et de ne pas avoir restitué des primes d’ancienneté supprimées en 2011.
Le président de la TAP, Fernando Pinto, a estimé que la grève pourrait coûter 70 millions d’euros à la compagnie.
Selon le Premier ministre, Pedro Passos Coelho, la grève pourrait avoir aussi “un impact significatif sur l’économie nationale”.
Le vice-Premier ministre, Paulo Portas, a appelé jeudi les pilotes à renoncer à la grève. “Pensez au pays, au tourisme, à l’économie, à votre entreprise”, a-t-il martelé.
Signe de divisions entre les pilotes et les autres salariés de l’entreprise, plusieurs centaines d’employés de la TAP ont appelé, mercredi, à la levée de la grève lors d’une marche silencieuse.
En décembre, neuf des douze syndicats de la TAP, dont celui des pilotes, avaient levé un mot d’ordre de grève pour les fêtes de fin d’année après avoir conclu un accord avec le gouvernement sur leur participation à la rédaction du cahier des charges lié à la privatisation.
A la recherche de fonds privés pour renflouer la TAP, le gouvernement de centre droit a décidé de mettre en vente d’ici fin juin 66% de la compagnie, après l’échec d’une première tentative de privatisation en décembre 2012.