Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Samir Annabi, a indiqué que le projet de mise en oeuvre d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption «est resté lettre morte», une année après le début de son élaboration.
Pour lui, le retard enregistré dans l’élaboration et l’adoption de cette stratégie est dû à l’absence d’une stratégie préalable et au fait de ne pas tenir compte d’éventuels obstacles et difficultés.
S’exprimant lors d’un atelier technique organisé lundi 4 mai à Tunis sur le thème «Vers la validation d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption», Samir Annabi a expliqué que parmi les difficultés rencontrées par les participants à l’élaboration de cette stratégie, c’est l’absence d’une notion claire sur la corruption.
Verser des pots-de-vin n’est que la partie émergée de l’iceberg contrairement à ce que peut penser la majorité, a-t-il dit.
Pour sa part, le ministre délégué auprès du chef du gouvernement en charge des Relations avec les institutions constitutionnelles et la société civile, Kamel Jendoubi, a appelé à la nécessité d’accélérer la mise en place des mécanismes de lutte contre la corruption, estimant que c’est là un défi majeur auquel fait face la Tunisie. «Il faut tout mettre en oeuvre pour lutter contre la corruption de peur qu’elle ne vienne à se propager dans la société», a-t-il averti, faisant remarquer que plus de la moitié des richesses en Tunisie se répartit entre spéculations et économie parallèle.
«Une partie considérable des ressources fiscales n’entre pas dans la comptabilité de la trésorerie alors qu’elle doit être orientée à des programmes de développement, de culture et d’éducation», a-t-il déploré.
Dans l’allocution du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, dont lecture a été donnée par une conseillère à l’ARP, l’accent a été mis sur la détermination du Parlement à contribuer à la mise en place d’une stratégie globale de lutte contre la corruption tant au niveau de l’adoption de lois que de la création d’une instance constitutionnelle (Instance de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption).
Le Représentant résident du PNUD en Tunisie, Mounir Thabet, a souhaité la relance du processus d’adoption d’une stratégie de lutte contre la corruption, saluant l’engagement de la Tunisie à consolider la transparence et la lutte contre la corruption.
Organisé par l’Instance nationale de lutte contre la corruption, la présidence du gouvernement, l’ARP avec le concours du PNUD, l’atelier de travail vise à «capitaliser sur le processus de consultation autour de la stratégie nationale de lutte contre la corruption».