Air France demande un moratoire sur la “taxe Chirac” sur les billets

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éroport Roissy-Charles de Gaulle, en mars 2015 (Photo : ERIC PIERMONT)

[04/05/2015 19:44:17] Paris (AFP) Les dirigeants de la compagnie aérienne Air France et de sa maison-mère, le groupe franco néerlandais Air France-KLM, ont demandé au gouvernement un moratoire sur la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite “taxe Chirac”, dans un courrier dont l’AFP a obtenu une copie.

“Nous vous demandons un moratoire sur la collecte en France de la taxe de solidarité”, ont écrit Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, et Frédéric Gagey, patron d’Air France, dans une lettre adressée au ministre des Finances, Michel Sapin, et aux secrétaires d’Etat chargés du Budget et des Transports, Christian Eckert et Alain Vidalies.

Les deux dirigeants affirment que cette taxe sur les billets d’avion, créée en 2006 à l’initiative de l’ancien président de la République Jacques Chirac, “représente chaque année un coût supplémentaire de 90 millions d’euros” pour les compagnies aériennes françaises, “ce qui affecte directement (leur) compétitivité face à la concurrence des opérateurs étrangers”.

La taxe de solidarité, appliquée par une dizaine de pays dans le monde dont la France, est la principale ressource de l’organisation internationale Unitaid, qui finance la lutte contre les grandes pandémies (sida, paludisme, tuberculose) dans les pays pauvres.

Unitaid possède “une réserve financière de 706 millions de dollars (environ 630 millions d’euros, ndlr) et pourrait donc poursuivre ses actions humanitaires (…) pendant 5 ans sans collecte supplémentaires”, ajoutent MM. de Juniac et Gagey, s’appuyant sur un article du mensuel Capital.

Cette donnée figure en effet dans le rapport financier 2013 d’Unitaid, disponible sur son site internet. Contacté, l’organisme a précisé à l’AFP que ses fonds disponibles s’élevaient à 821 millions de dollars (737 millions d’euros) fin 2014, mais que sa “capacité de financement” s’établissait à 361 millions de dollars (324 millions d’euros), compte tenu des subventions déjà accordées.

Unitaid ajoute avoir reçu plus de 2,4 milliards de dollars de contributions depuis sa création en 2006, dont près de 1,4 milliard provenant de France.

La “taxe Chirac” a généré la majorité des recettes d’Unitaid depuis sa création. En France, son montant forfaitaire, calculé selon la destination du vol et la classe du billet, a été revalorisé en avril 2014, Air France déplorant alors une “charge supplémentaire”.