Lors d’une conférence sur les «futurs défis de la gestion des ressources en eau en Tunisie», Ameur Horchani, hydrologue et ancien secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques, a fait le point de la situation hydrique en Tunisie. En voici l’essentiel.
Selon lui, le pays compte 130.000 puits et 10.000 forages. Les ressources naturelles en Tunisie (nappes phréatiques et pluie) sont réparties par région économique à hauteur de 59% au nord, 18% au centre et 23% au sud (eaux fossiles).
Par ailleurs, le pays dispose de beaucoup de nappes (211) par rapport à l’Algérie et le Maroc. Ce sont pour la plupart des nappes vivantes qui se rechargent de façon naturelle ou artificielle. L’hydrologue recommande de gérer les nappes communes avec les pays voisins.
Concernant la pluie, Ameur Horchani estime que les situations d’extrême sécheresse ou d’extrême abondance sont fréquentes. Le pays connaît peu de jours de pluie par an. Par exemple, il pleut autant à Paris qu’à Tunis en une année, sauf qu’à Tunis il pleut 40 jours seulement par an! Pour cela, il faut mettre en place toute une stratégie de sortie de crise, en s’inspirant des expériences d’autres pays (comme l’Australie).
Par région, l’hydrologue pense que le nord du pays est bien arrosé et que l’eau est très bien gérée au Cap Bon où l’agriculture est très productive. La situation est par contre tendue au Sahel et en Tunisie centrale. La solution serait à long terme le dessalement et la modernisation de l’agriculture. Pour lui, le grand sud pose un grand problème, car il manque cruellement de ressources. La préservation des oasis est très importante car elles sont très fragiles.
Globalement, les ressources seront de plus en plus confrontées aux besoins démographiques, aux besoins de l’irrigation (400 mille ha actuellement), et aux besoins des autres secteurs industriels et touristiques.