Un projet de création accélérée d’emplois et d’appui à l’entrepreneuriat vient d’être lancé dans les régions de Médenine et Tataouine. Financé par un don japonais de 2 millions de dinars et mis en oeuvre par le programme des Nations unies pour le développement et l’Office de développement du sud, ce projet vise à contribuer rapidement à la résorption du chômage dans ces deux gouvernorats.
Il s’agit d’aider les jeunes qualifiés (hommes et femmes), issus des zones les plus vulnérables, à accéder au marché du travail et à créer leurs entreprises. Il vise, aussi, à promouvoir l’entrepreneuriat social à travers l’appui à la création d’entreprises sociales par les jeunes diplômés sans emploi.
Lors d’un atelier programmatique organisé à Tunis, Mohamed Riahi, directeur général de l’Office de développement du sud, a indiqué que ce projet ciblera une trentaine de jeunes au chômage des régions de Médenine et Tataouine qui seront sélectionnés sur un total de 90 personnes.
Ces jeunes seront formés et accompagnés dans la création de leurs projets dans différents secteurs et bénéficieront chacun d’un budget pouvant atteindre les 30.000 dinars, a-t-il précisé. Au passage, il rappellera que le taux de chômage dans les régions du sud s’élève à 26%.
A travers sa première composante “Facilitation de l’accès au marché du travail et appui à la création d’entreprises”, le projet entame un partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi et l’Agence nationale pour l’emploi et le travail indépendant (ANETI), afin d’appuyer les jeunes diplômés et sans emploi dans l’acquisition des compétences pouvant améliorer leur employabilité et leur accès aux mécanismes de promotion de l’entrepreneuriat.
Présentant le cadre stratégique régional pour l’emploi dans les gouvernorats de Médenine et Tataouine, Ali Chelbi, responsable d’un cabinet d’études et de conseil, a indiqué que les mécanismes de promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat ne sont pas adaptés aux besoins de la région. Il a signalé que les investissements privés à Médenine et Tataouine sont limités et que les jeunes ne veulent pas travailler dans le secteur privé, outre l’inadéquation entre les besoins en qualification et les compétences disponibles, la forte présence d’activités informelles et le manque de coaching et de financement de la création d’entreprises.
De ce fait, il recommande d’adapter les mécanismes de promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat aux besoins et spécificités de la région.
M. Chelbi va plus loin pour mettre l’accent sur l’importance de doter les conseils régionaux de développement des moyens nécessaires et du pouvoir d’agir pour en faire une structure représentative et décisionnelle, d’élaborer une politique régionale de l’emploi, de créer deux fonds régionaux de développement économique et de promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat et de mettre en place un mécanisme d’évaluation indépendant et neutre. Il a, en outre, fait remarquer que les projets qui ont bénéficié d’accompagnement ont plus de chance de durer.