Allemagne : la grève du rail se poursuit, toujours deux tiers des trains annulés

007585822c4ae071a3cb594ed20bf6d5049ffe2a.jpg
ésident du syndicat GDL, Claus Weselsky, le 6 mai 2015 à Cologne (Photo : OLIVER BERG)

[06/05/2015 15:54:47] Berlin (AFP) Un mouvement de grève va encore entraîner l’annulation de deux tiers des liaisons grandes lignes jeudi et vendredi en Allemagne, selon la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn, alors que les fronts sont bloqués dans ses négociations avec le syndicat des conducteurs.

“Le planning des trains en circulation de la Deutsche Bahn reste stable. Comme annoncé, un tiers des trains roulent sur les grandes lignes et jusqu’à deux tiers des trains régionaux”, peut-on lire sur le site.

A l’appel du syndicat GDL, cette huitième grève en dix mois a débuté lundi après-midi dans le fret et mardi à l’aube pour les trains de voyageurs et doit, pour l’heure, durer jusqu’à dimanche à 09H00 (07H00 GMT). Ce sera la plus longue grève dans le rail que l’Allemagne ait jamais connue.

Pour l’heure, le dialogue est toujours bloqué entre la direction de la Deutsche Bahn et le syndicat, qui avant de négocier un accord salarial, réclame de pouvoir négocier au nom d’autres catégories de personnel que les conducteurs, ce que la compagnie refuse.

Mercredi, lors d’une conférence de presse, le patron de Deutsche Bahn, Rüdiger Grube, dont la suggestion d’un recours à une médiation était restée sans réponse, a également proposé de faire intervenir un conciliateur tiers pour rapprocher les deux parties.

“La condition préalable est toutefois que de telles négociations commencent tout de suite et que la grève soit immédiatement arrêtée”, a déclaré M. Grube, déplorant les coûts et l’impact négatif en termes d’image de cette grève.

Le très combatif président de GDL, Claus Weselsky, a, devant des membres du syndicat à Cologne, répondu que pour l’heure la grève se poursuivait, laissant au syndicat le temps de répondre aux propositions de la direction.

Deutsche Bahn transporte 5,5 millions de passagers et 607.000 tonnes de marchandises par jour rien qu’en Allemagne, et dessert d’importants axes européens (nord-sud et est-ouest).

La fédération allemande de la logistique a qualifié cette grève de “catastrophe pour l’économie allemande”, tandis que la banque DekaBank a estimé que si ce mouvement se prolongeait davantage une révision à la baisse des prévisions de croissance de l’Allemagne de 0,1 ou 0,2 point de pourcentage pour le deuxième trimestre était “probable”.

Parallèlement à cette grève du rail, l’Allemagne va aussi être confrontée à partir de vendredi à une grève à durée illimitée dans les jardins d’enfants publics et autres structures d’accueil communales (centres aérés, institutions pour handicapés), à l’appel des syndicats Verdi et GEW, dans le cadre de négociations salariales.