«Les périmètres irrigués garantissent plus de 35% du total de la production agricole nationale, alors qu’ils ne représentent qu’une superficie de 8% de l’ensemble des exploitations agricoles du pays, soit environ 420.000 ha», a indiqué à l’agence TAP, Amel Nafti, secrétaire d’Etat à la Production agricole, soulignant l’impératif de garantir une meilleure gestion de ces terres, dont le potentiel est très important.
Prenant part à un workshop organisé mercredi, à Gammarth, sur la valorisation des périmètres publics irrigués, Mme Nafti a noté que ces périmètres, qui jouent un rôle important dans la sécurisation de la production alimentaire du pays et assurent une régularité de la production surtout pendant les périodes de sécheresse, restent en deçà de leurs potentialités.
D’après la responsable, cette activité fait face à plusieurs problèmes, dont la sous-exploitation au niveau des périmètres publics, la non maîtrise des techniques de production en irrigué, la sur-exploitation des ressources naturelles, ainsi que des difficultés de réhabilitation des terres irriguées, d’endettement d’agriculteurs et aussi des problèmes d’ordre fonciers.
Partant, a-t-elle ajouté, il est impératif de concevoir des programmes de développement de cette activité, dans le cadre du plan d’action 2016-2020, et ce en fixant les objectifs pour la période à venir. La finalité est de mieux valoriser ces périmètres irrigués et d’améliorer leurs gestion et partant leurs performances.
De son côté, Eileen Murray, représentante résidente de la Banque mondiale en Tunisie, a estimé que l’agriculture irriguée dispose d’énormes potentialités, dans la mesure où elle favorise la pérennisation des produits agricoles, mais aussi la réduction de la pauvreté et l’impulsion de la croissance dans les régions intérieures du pays, où l’agriculture figure comme le principal secteur d’activité.
Pointant du doigt des défaillances d’infrastructure et institutionnelles, la responsable de la BM a appelé à améliorer les conditions d’exploitation de ces périmètres et à mieux positionner les différents acteurs de cette activité, notamment les Groupements de développement agricole (GDA) et les Commissariats régionaux au développement agricole (CRDA).
Partageant le même point de vue, Matthieu Le Grix, chargé de mission au sein de l’Agence française de développement (AFD), a mis l’accent sur la nécessité d’assurer un accompagnement adéquat aux agriculteurs pour maîtriser au mieux cette activité et d’assurer une gestion optimale des ressources naturelles, dont notamment l’eau.
Il est impératif, d’après lui, de remédier à la fragilité d’un certain nombre de GDA, afin qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle.
A souligner que le secteur agricole représente 8% du PIB et 10% des exportations des biens et attire environ 9% du total des investissements du pays. Il fournit, également, un revenu complémentaire à près du 1/3 des tunisiens et occupe entre 16% et 18% de la population active. Ce taux atteint 40% en milieu rural.