La Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) a exprimé «sa profonde inquiétude quant aux conséquences lourdes et directes des derniers évènements qui ont marqué l’environnement social dans le pays». «La recrudescence des grèves et des protestations, les accusations mutuelles entre certaines parties et leurs graves déclarations, auront un impact sur les investissements intérieurs et extérieurs et sur la relance de l’économie nationale dont l’état ne peut tolérer davantage d’attentisme et d’inertie», précise la CONECT dans un communiqué publié, mercredi.
Elle attire l’attention sur le fait que les récentes grèves dans des secteurs stratégiques comme l’éducation et la santé affectent négativement la population tunisienne et surtout la plus démunie et appelle «à agir pour la revalorisation du travail, facteur essentiel de réalisation des objectifs et des attentes, et de l’entreprise qui constitue, dans les économies modernes et évoluées l’élément primordial de création de richesses et d’emplois».
La même source estime que les attaques et les mises en cause faites par certaines parties à l’encontre des entreprises, des investisseurs et des porteurs d’idées de projets «ne peuvent qu’aggraver la situation, provoquer la réticence des promoteurs et engendrer le désintérêt des investisseurs locaux et étrangers».
Les politiques fondées sur l’exclusion et la marginalisation que certaines parties cherchent à faire revivre et à imposer aux tunisiens sous la pression et les menaces de déstabilisation du climat social sont en grande partie à l’origine de cette situation, souligne la CONECT. Et d’ajouter qu’en «tentant de limiter le nombre d’intervenants dans le domaine social à deux organisations uniquement, ces parties font preuve d’une grave ignorance des changements profonds du contexte social, syndical, institutionnel et politique». «Le pluralisme syndical est un droit constitutionnel qu’aucune partie ne doit ignorer», précise encore le communiqué.
S’agissant du pacte social, la CONECT estime que dans sa vision de 2013, il ne correspond nullement à la nouvelle réalité qui caractérise désormais la Tunisie plurielle. «Il s’inscrit même en contradiction totale avec sa nouvelle constitution et ses choix garantissant la liberté, l’ouverture et le droit de participation», estime l’organisation patronale, ajoutant que ce «pacte a prouvé ses limites et n’a pu garantir la sérénité entre les partenaires sociaux. Sa refonte et son ouverture à toutes les organisations syndicales et patronales s’imposent».
La CONECT a par ailleurs lancé un appel pour une action ferme et urgente à même de « garantir l’application de la loi au sens de la responsabilité de tous les partenaires sociaux pour augmenter la productivité, créer de la valeur et relancer l’investissement seuls garants de la création d’emplois et de l’amélioration du niveau de vie des tunisiens».