71,8% des dirigeants de PME se disent “insatisfaits” du financement de leurs entreprises en Tunisie, contre 22,9% qui ont exprimé leur satisfaction des mécanismes de financement en place, selon une enquête de Sigma Conseil sur “l’accès de la PME au financement en Tunisie”.
11.000 PME constituent un pilier de l’économie nationale et contribuent à la création d’environ 65% des emplois et de 2/3 des activités économiques du pays. Pourtant, en 2014, les PME ne représentaient que 15% des concours bancaires.
Insuffisance de garantie et problèmes de gouvernance
Au nombre des freins au financement des PME en Tunisie, l’enquête fait ressortir l’insuffisance de garantie (68,8%), les problèmes de gouvernance (53,6%), le manque de notoriété de l’entreprise (52,3%), la qualité des études (45,8%), le business plan (37,7%) et la gestion familiale (33,8%).
Toujours selon cette enquête,j réalisée à la demande de la CONECT (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie) et présentée mardi 5 mai lors d’une conférence organisée à Tunis, 90,6% des entrepreneurs estiment que le coût du crédit est cher, dont 54% jugent que ce coût est même “très cher” contre seulement 4,3% des chefs d’entreprises enquêtés qui considèrent que ce coût “n’est pas cher”.
Pour ce qui est de la perception de l’évolution du niveau de souplesse des banques depuis 4 ans, 47,8% des entrepreneurs estiment que les banques “ne sont pas du tout souples”, 35,6% considèrent qu’elles sont “plutôt souples”, alors que 13,2% jugent qu’elles sont “souples”.
S’agissant de leur aptitude à faire croître le capital de l?entreprise à travers de nouveaux actionnaires, 52,5% des chefs d’entreprises interviewés précisent qu’ils “ne sont pas prêts” et 43,7% affirment qu’ils sont “prêts” pour cette alternative de financement.
Côté réglementaire, 61% des dirigeants des PME disent être insatisfaits des lois et de la législation régissant l’accès au financement des PME. 26,2% de ceux-ci se disent, au contraire, “satisfaits” de cette législation.
Problèmes d’insécurité et de corruption
Outre le problème d’accès au financement, les chefs des PME ont fait état d’autres contraintes entravant le développement de leurs entreprises, dont, notamment, l’insécurité (45,8%), la corruption (44,9%), le cadre macroéconomique et réglementaire (30,7%), les procédures administratives et le cadre juridique (28,9%), la fiscalité et les charges sociales (26%).
Interrogés sur les solutions à proposer pour résoudre le problème de financement, les chefs de PME appellent à plus de souplesse dans l’octroi du financement, à la baisse des taux d’intérêts, la simplification des procédures et l’exigence de moins de garanties.
Réalisée sur un échantillon de 554 dirigeants de PME, dans les 24 gouvernorats du pays, cette enquête (durant la période allant du 17 mars au 7 avril 2015), vise à faire ressortir la problématique et la complexité de l’accès au financement de la PME tunisienne.
Sa finalité est de proposer des amendements à la législation en vigueur et la mise en place d?instruments financiers mieux adaptés aux besoins de la PME.
A noter, que l’entreprise est considérée, par l’INS, comme petite ou moyenne quand son effectif compte entre 6 et 199 employés.