La Bourse de Paris redevient méfiante après des mois de hausse

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Le palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris, le 2 juin 2014 (Photo : Eric Piermont)

[08/05/2015 21:02:41] Paris (AFP) La Bourse de Paris, fragilisée après un début d’année très favorable, devrait encore marcher sur des ?ufs dans les prochains jours dans l’attente des chiffres de croissance en zone euro et d’avancées sur le dossier grec.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a pris 0,87% pour terminer vendredi à 5.090,39 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent 19,14%.

Le marché parisien renoue avec la volatilité depuis plusieurs jours, même si le résultat clair en faveur des conservateurs en Grande-Bretagne et de mauvais chiffres sur l’emploi américain militant pour un resserrement monétaire différé aux Etats-Unis ont été bien accueillis par les investisseurs.

“Le marché connaît une fragilité qui n’avait pas été ressentie depuis quelques mois”, note Pascale Seivy, responsable du conseil en investissement au sein de la banque Pictet.

Selon elle, certains facteurs de soutien, comme la baisse de l’euro, du pétrole et des taux “sont un peu remis en cause, ce qui fait décrocher le marché par moment”.

Un début d’année très favorable pousse en effet les investisseurs à prendre leurs bénéfices en zone euro, ce qui touche la devise, le marché obligataire, où les taux remontent, ainsi que les indices boursiers.

La présidente de la banque centrale américaine (Fed) Janet Yellen a d’ailleurs estimé cette semaine que la valorisation des marchés boursiers était “assez haute” et que cela présentait “des dangers potentiels”.

“Sur du très court terme, il est difficile de voir ce qui pourrait permettre au marché de se relancer durablement”, observe Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque.

– Croissance dans la zone euro –

Les investisseurs devraient rester prudents dans les prochains jours, en attendant d’en savoir plus sur l’état de l’économie aux Etats-Unis et en zone euro.

Le principal événement sera la publication des chiffres de croissance en zone euro pour le premier trimestre, attendus mercredi.

“Les chiffres devraient être rassurants même si dans de nombreux pays la croissance se fait sans emploi”, selon M. Dembik qui note en outre que “les derniers indicateurs montrent que le deuxième trimestre devrait être moins solide, notamment sur la France”.

Aux Etats-Unis, le marché sera surtout attentif aux ventes au détail pour avril, également prévues mercredi.

Les investisseurs espèrent de meilleures nouvelles outre-Atlantique après avoir été secoués par des chiffres de croissance décevants pour le premier trimestre.

“Si le PIB a été une déception, une source d’optimisme était contenue dans les chiffres. Le revenu disponible réel des ménages a nettement augmenté au cours du 1er trimestre”, selon M. Duhen qui attend “une accélération de la consommation” au cours des prochains mois.

Les nouvelles politiques pourraient en parallèle être en haut de l’affiche, avec les négociations qui se poursuivent en Grèce.

Concernant la Grèce, qui tente de trouver un accord avec ses créanciers pour éviter le défaut de paiement, “les inquiétudes se renforcent”, note François Duhen, stratégiste chez Crédit Mutuel-CIC, à l’approche d’une échéance importante la semaine prochaine.

Une réunion des ministres des Finances de la zone euro doit se tenir lundi, mais plusieurs responsables ont prévenu qu’elle ne sera pas décisive, à la veille d’un remboursement de 750 millions d’euros au FMI.

“La confusion est une nouvelle fois totale autour du dossier grec, ce qui réduit l’appétence des investisseurs pour les actifs risqués”, selon M. Duhen.

Enfin, la saison des résultats d’entreprises va se poursuivre sur le marché parisien, mais à un rythme modéré par rapport à ces deux dernière semaines.

Les investisseurs vont suivre les publications de Bouygues, EDF, Vivendi ou encore Numericable SFR.

Pour Pascale Seivy, “concernant les résultats d’entreprises, il n’y a pas globalement de gros accidents”, mais du fait des valorisations élevées “cela ne laisse pas de place à la déception”.