Iran : les nouvelles technologies empêchent le contrôle des médias, souligne un ministre

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ée sur le site officiel de la présidence iranienne montrant le président iranien Hassan Rohani (2e à d) lors du salon international du livre de Téhéran aux côtés du ministre de la Culture iranien Ali Janati (3e à d) le 5 mai 2015

[10/05/2015 13:57:19] Téhéran (AFP) Les nouvelles technologies en matière de satellite et d’internet rendent le contrôle des médias impossible, a reconnu le ministre iranien de la Culture, Ali Janati, en appelant à un changement d’approche, a rapporté dimanche l’agence Isna.

“Le contrôle des médias d’un point de vue technique ou géographique est devenu impossible”, a déclaré M. Janati. “On ne peut pas empêcher l’entrée d’informations dans le pays”.

M. Janati a fait cette déclaration devant des officiers de police, marquant une nouvelle fois la volonté du gouvernement du président Hassan Rohani d’ouvrir l’Iran sur le monde.

Il a souligné qu'”un des meilleurs moyens de contrôler l’opinion publique est de l’accompagner et non de s’y opposer”.

“Aujourd’hui, avec le développement des réseaux sociaux, certains échanges d’informations se font dans les deux sens et au sein d’un groupe donné (à l’intérieur de ces réseaux, NDLR) et nous ne pouvons en aucune manière les empêcher”, a-t-il indiqué.

“Si par le passé, nous pouvions appliquer un contrôle en faisant pression sur les médias, aujourd’hui cela n’est plus possible”, a ajouté M. Janati.

Il est illégal de posséder des équipements destinés à recevoir les chaînes de télévision par satellite en Iran, mais de nombreux Iraniens possèdent des antennes paraboliques et des récepteurs pour regarder les programmes des chaînes étrangères, notamment en persan. La police fait de temps à autre des descentes pour saisir les équipements satellitaires.

M. Janati a souligné que les technologies développées par les pays occidentaux allaient permettre d’ici deux ou trois ans de recevoir “2.000 chaînes de télévision satellitaires sur les téléphones portables”.

“Avec ces nouvelles technologies, les gens n’auront plus d’antennes paraboliques qu’on puisse saisir”, a ajouté le ministre.

Depuis son élection en juin 2013, le président Rohani applique une politique d’ouverture en matière de liberté, notamment en ce qui concerne l’internet, s’attirant les critiques des conservateurs et des responsables du pouvoir judiciaire.

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ésilien Fernanda Lima, à son bureau à Téhéran, le 9 décembre 2013 (Photo : Behrouz Mehri)

M. Janati a expliqué que le gouvernement procédait à un “filtrage intelligent” des réseaux sociaux et non à une interdiction pure et simple comme c’était le cas par le passé.

“Les contenus antireligieux et immoraux sont filtrés (…) Ce filtrage est un succès à 90% pour le réseau Instagram” de partage de photos, a affirmé le ministre, cité par l’agence Irna, en soulignant que des millions d’Iraniens utilisaient les réseaux sociaux en Iran.

Certains réseaux comme Twitter ou Facebook restent toutefois interdits, comme de nombreux sites à caractère politique ou pornographique. Mais les Iraniens utilisent des logiciels pour contourner ces interdictions.