Le budget de l’Etat sera conçu sur une période de 3 ans et non plus sur une année seulement, une fois le mode de Gestion Budgétaire par Objectifs (GBO) mis en œuvre. C’est le ministre des Finances, Slim Chaker, qui l’a annoncé lundi 11 mai alors qu’il participait à un séminaire sur «la nouvelle gouvernance des finances publiques en Tunisie».
Le projet de loi organique relative à la GBO devrait être soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) avant la fin de 2015, a-t-il précisé.
Ainsi, le budget, étalé sur 3 ans, permettra de concevoir une vision à moyen terme des programmes de l’Etat et d’assurer la pérennité des projets publics, estime-t-il.
M. Chaker a fait savoir qu’une fois opérationnelle, la GBO permettra de lutter contre la corruption et de renforcer l’ensemble des capacités institutionnelles et humaines daux fins d’aider tant les pouvoirs publics que la société civile à utiliser les ressources financières de l’Etat de façon efficiente et efficace.
Jusqu’à présent, 19 ministères ont adhéré au programme GBO. Ils seront suivis prochainement par les 4 ministères de souveraineté (Intérieur, Justice, Défense, Affaires étrangères) ainsi que des nouvelles instances constitutionnelles, selon M.Chaker.
La mise en œuvre effective de la GBO est programmée pour l’année 2016, tandis que le premier budget réalisé selon les standards GBO serait celui de 2017, selon le directeur général de l’Unité GBO, Adnene Gallas. Toutefois, a-t-il ajouté, il est indispensable d’adopter une nomenclature unique et un nouveau système comptable au niveau de l’ensemble des départements ministériels et des opérateurs publics, outre la révision des systèmes afin de les adapter au mode GBO.
En fait, la GBO instaure une gestion optimisée des finances de l’Etat et permet la mise en place des lois de finances plus lisibles détaillant les moyens des différentes politiques publiques.
A terme, le budget de l’Etat, structuré par programmes et projets, sera assorti d’objectifs et d’indicateurs chiffrés retraçant les effets escomptés des dépenses publiques. A cet égard, les responsables de programmes seront appelés non seulement à rendre compte de l’emploi des ressources mais aussi des résultats de leurs services.
La GBO permet aux agents de l’Etat d’avoir une meilleure vision de leur contribution à ces missions et aux parlementaires et contribuables d’être mieux informés sur l’usage fait des impôts.
A l’échelle internationale, la GBO s’inscrit dans le cadre des efforts déployés en vue de combattre l’absence de clarté au niveau de l’action publique et de rétablir la confiance du citoyen en son gouvernement, souligné Luiz De Mello, directeur adjoint à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La mise en place de ce programme permettra à la Tunisie de relever le défi de la transition politique et de rejoindre les standards internationaux en termes de démocratie et de transparence.