à Paris (Photo : ERIC PIERMONT) |
[12/05/2015 07:49:44] Paris (AFP) L’ancien patron d’EDF Henri Proglio a annoncé mardi dans un entretien au Monde qu’il renonçait à la présidence de Thales, dénonçant une “campagne” de Bercy contre lui et ajoutant en avoir “assez du soupçon” et “de l’humiliation”.
“Il faut arrêter de me prendre pour un guignol, un espion, un goinfre, un traître?”, a déclaré M. Proglio dans cet entretien publié à la veille d’une assemblée générale du groupe d’électronique et de défense, dont l’Etat est l’un des principaux actionnaires, qui devait approuver sa nomination comme président non exécutif.
M. Proglio, ancien PDG de Veolia et d’EDF, a annoncé cette décision alors que Bercy juge que ses relations avec des acteurs russes de la filière nucléaire sont de nature à créer des conflits d’intérêts.
Selon Le Monde, le ministère de l’Economie lui reproche de ne pas vouloir abandonner ses activités de conseil auprès de Rosatom, l’agence fédérale russe de l’énergie atomique. M. Proglio est également membre du conseil d’administration d’Akkuyu Nuclear JSC et de Fennovoima Ltd, deux entreprises dont Rosatom est le principal actionnaire.
Cette annonce intervient à la veille de l’assemblée générale de Thales, qui devait entériner la désignation de M. Proglio en tant que président non exécutif de Thales.
Elle signifie que l?actuel PDG de Thales, Patrice Caine, qui devait céder son poste de président du groupe à M. Proglio et demeurer directeur général exécutif, conservera ses fonctions actuelles à la tête du groupe d’électronique de défense.
Interrogé par l’AFP, Thales, groupe détenu à 26% par l’Etat français et à 25% par Dassault Aviation, s’est refusé à tout commentaire.