Numericable-SFR et Altice renouent avec les bénéfices, grâce aux synergies réalisées

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Photo-montage des logos de Numericable et SFR (Photo : Afp Photo)

[12/05/2015 12:46:46] Paris (AFP) Le nouvel opérateur télécoms Numericable-SFR, comme sa maison-mère Altice, ont retrouvé le chemin de la rentabilité au premier trimestre 2015, profitant des synergies initiées depuis l’intégration de SFR, qui ont été plus rapides que prévu.

Les deux groupes ont par ailleurs dévoilé leurs perspectives pour 2015. Numericable-SFR table sur une croissance de 20% de son excédent brut d’exploitation ajusté proforma tandis que son principal actionnaire, le groupe Altice, piloté par le magnat des télécoms Patrick Drahi, espère générer un Ebitda ajusté d’au moins 2 milliards d’euros.

Les investisseurs ont largement salué ces résultats, le titre Numericable-SFR prenant 2,32% à 13H46 (11H46 GMT) à Paris, après avoir bondi à l’ouverture, dans un marché en repli de 1,38%, tandis qu’Altice, coté à Amsterdam, gagnait 6,21%.

Numericable-SFR, issu de la fusion fin novembre entre le câblo-opérateur et le troisième opérateur mobile français, a affiché un bénéfice net de 816 millions d’euros (814 millions part du groupe) et peut se targuer d’une croissance de son Ebitda de 21%, à 930 millions d’euros (872 millions non retraité).

Cette hausse de 21% est “un très bon résultat parce que cela fait suite à quatre ans de baisse, là cette baisse est enrayée et nous sommes de nouveau en croissance”, a réagi mardi Eric Denoyer, le directeur général du nouvel ensemble, sur Europe 1.

Le groupe a bénéficié de synergies plus importantes que prévu, mises en oeuvre dès le premier trimestre 2015, lui permettant d’être en avance sur son objectif initial de 1,1 milliard d’euros d’économies brutes annuelles à l’horizon 2017, qu’il prévoit donc de dépasser.

Cette dynamique a aussi permis au groupe de réduire sa dette, qui s’établit désormais à 10,715 milliards d’euros, soit 3,3 fois l’Ebitda.

– Erosion des clients mobile –

L’opérateur a annoncé vouloir poursuivre ses investissements dans le réseau afin de conforter sa place de “leader sur le très haut débit fixe et mobile”, visant 7,7 millions de foyers raccordés à la fibre à la fin de l’année, contre 6,7 millions actuellement.

Il a déjà musclé ses investissements de 27% sur un an, a souligné Eric Denoyer.

Le groupe veut également intensifier le déploiement de la 4G, misant sur une couverture de 70% de la population d’ici la fin de l’année.

Son chiffre d’affaires proforma s’est en revanche replié de 4,6% à 2,740 milliards d’euros, une baisse essentiellement due à l’érosion des revenus mobiles, tant sur le segment des particuliers que sur celui de l’entreprise.

Au 31 mars 2015, le parc mobile total du groupe s’établit à 22,4 millions de clients (-2,5% sur un an).

Le parc abonnés dans le mobile résidentiel s’est pour sa part replié de 5,7% à 15,8 millions de clients, soit une perte d’environ 400.000 clients particuliers, essentiellement imputable au segment prépayé (-19%), tandis que les clients forfaits ont baissé de 2,1%.

Le revenu moyen par abonné (ARPU) pour ces derniers s’est affiché en légère baisse à 25,5 euros, contre 25,9 euros au quatrième trimestre 2014.

Patrick Drahi avait remporté de haute lutte le rachat de l’opérateur SFR en mars 2014 face à Bouygues Telecom, ouvrant la voie à la formation de Numericable-SFR.

Mercredi, Vivendi a annoncé avoir finalisé la cession de ses 20% de Numericable-SFR, annoncée fin février, soldant ainsi sa participation dans l’opérateur.

A l’issue de cette opération, la participation d’Altice au capital de Numericable-SFR et en droits de vote passera de 60 à 78%, a précisé l’opérateur.

Profitant de la croissance de Numericable-SFR, le groupe Altice est lui aussi repassé dans le vert au premier trimestre 2015, avec un bénéfice net part du groupe de 637,5 millions d’euros.

L’Ebitda consolidé du groupe a quadruplé à 1,116 milliard d’euros sur un an, galvanisé par cette série d’acquisitions.

Calculé en proforma, il a progressé de 20% à 1,18 milliard d’euros, notamment grâce aux synergies réalisées en France.

Altice a par ailleurs vu son chiffre d’affaires quasiment multiplié par six à 3,263 milliards d’euros, contre 578,4 millions d’euros au premier trimestre 2014. En proforma, il cède en revanche 3,3%, affecté par la baisse des ventes en France.

En Israël, deuxième marché d’Altice, les ventes ont augmenté de 5,5%. Elles ont également progressé de 14% en République dominicaine mais ont baissé en outremer, au Portugal et au Benelux.