Bouygues : un premier trimestre toujours difficile en France, l’international tire l’activité

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à Paris, le 14 juillet 2012 (Photo : Loic Venance)

[13/05/2015 12:34:16] Paris (AFP) Le groupe Bouygues (BTP, immobilier, médias, télécoms) a pâti au premier trimestre d’un environnement “toujours difficile” dans la construction en France, alors que l’international demeure très porteur, et sa filiale Bouygues Telecom est restée dans le rouge.

Le groupe diversifié a essuyé une perte nette de 157 millions d’euros de janvier à mars 2015, moins importante que ne l’anticipait le consensus des analystes compilé par Factset (-202 millions).

Ce trimestre n’est toutefois “pas représentatif” de l’année, en raison de la forte saisonnalité des activités de Colas (construction de routes).

L’an dernier à la même période, Bouygues avait publié un bénéfice net de 285 millions d’euros grâce à des éléments exceptionnels (la plus-value de cession de la participation de Colas dans Cofiroute, pour 240 millions). Sans eux, il avait essuyé une perte de 111 millions.

Bouygues a répété tabler sur un “retour à la croissance” de tous ses métiers en 2016, malgré un “environnement économique et concurrentiel qui restera difficile en France en 2015”.

Au premier trimestre, “comme attendu, l’environnement est resté difficile en France, que ce soit dans le BTP ou, de façon plus marquée, dans la route”.

À fin mars 2015, le carnet de commandes de Bouygues Construction en France est en recul de 9% sur un an et celui de Colas pour l’activité routes en France métropolitaine a diminué de 13%.

“En France, nous n’avons senti une amélioration que dans l’activité de promotion immobilière, où l’on note un retour des investisseurs institutionnels, dans le cadre du dispositif Pinel”, a indiqué le directeur financier Philippe Marien, lors d’une conférence téléphonique.

– ‘Pas d’amélioration en France avant 2016 ou 2017’ –

“Mais sur le reste des activités, nous n’avons pas du tout le sentiment d’une amélioration, non”, a-t-il déclaré, soulignant l’impact de la baisse des budgets des collectivités locales et des élections municipales – les nouveaux élus ayant suspendu nombre de projets.

Les activités de construction “continuent d’adapter leur organisation en France”, via de la sous-traitance, des départs à la retraite et des fins de contrats, “sans recourir à des plans de restructuration massifs et organisés comme chez Bouygues Telecom”, a précisé M. Marien.

Une augmentation des prises de commandes est “peu probable” en 2015 dans la construction en France, mais elle devrait se produire l’année d’après, permettant au chiffre d’affaires de progresser en 2016 et 2017.

Aussi l’annonce par le gouvernement de 500 millions d’euros de travaux supplémentaires, les projets du Grand Paris et le plan Juncker, qui financera des projets d’infrastructures, devraient avoir des effets positifs, mais “pas avant 2016 ou 2017”, a estimé M. Marien.

A l’international en revanche, “l’activité se porte excessivement bien” ce qui permet au carnet de commandes des activités de construction d’atteindre “le niveau très élevé” de 30,1 milliards d’euros à fin mars 2015 (+5% sur un an), se félicite le groupe.

Au premier trimestre, le chiffre d’affaires des activités “construction” est stable à 5,2 milliards d’euros, tandis que celui du groupe dans son ensemble a reculé de 2% à 6,73 milliards d’euros.

Au plan opérationnel, le trimestre se solde par une perte de 216 millions d’euros, principalement due à Colas (-244 millions d’euros) mais aussi à Bouygues Telecom (-84 millions) tandis que Bouygues Construction (+71 millions), Bouygues Immobilier (+27 millions) et TF1 (+28 millions) sont restés dans le vert.

La filiale Bouygues Telecom est restée dans le rouge, enregistrant une perte nette de 49 millions d’euros pour un chiffre d’affaires en recul de 2% à 1,1 milliard.

Sa maison mère souligne toutefois de “bonnes performances” tant dans le mobile que dans le fixe” qui confirment “la pertinence de sa stratégie”.

Dans les médias, le chiffre d’affaires de TF1 recule de 15% à 475 millions – mais augmente de 1% “hors impact de la déconsolidation d’Eurosport International”.

Quant à Alstom dont Bouygues détient environ 30%, sa contribution au résultat net du groupe est nulle au premier trimestre 2015.

Bouygues a révisé à la baisse, de 288 millions d’euros, la dépréciation de la valeur d’Alstom (1,4 milliard d’euros, comptabilisé en 2013) compte tenu notamment de l’avancement de la cession de son activité énergie à l’américain General Electric.

A la Bourse de Paris, peu après l’ouverture, l’action Bouygues prenait 0,96% à 37,32 euros, dans un marché en hausse de 0,54%.