La mauvaise gouvernance agricole, le morcellement des terres, l’accès difficile aux crédits et les habitudes agricoles inadéquates…telles sont les difficultés du secteur agricole en Tunisie exposées, mercredi 13 mai, lors d’un atelier sur la stratégie agricole et agro-alimentaire de la BAD 2015-2019.
Pour le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Saad Seddik, le secteur agricole, qui accapare 9% du total des investissements du pays et emploie environ 18% de la population active notamment dans les zones fragiles tunisiennes, souffre également de manque d’investissements privés, de la fragilité des ressources naturelles et des défaillances d’ordre professionnel.
«La région de l’Afrique du Nord, notamment la Tunisie, est actuellement en pleine mutation. D’où la nécessité d’adapter le secteur agricole pour contribuer à impulser la croissance du pays et à relever les nouveaux défis», a affirmé le directeur régional de l’Afrique du Nord à la BAD, Jacob Kolster.
Environ 15% des financements octroyés par la BAD à la Tunisie ont servi au soutien de l’activité agricole, a-t-il rappelé. Et que «le portefeuille actif de la BAD en Tunisie dans le secteur agricole comprend 8 opérations pour un montant total d’environ 206 millions de dinars. Ces projets portent sur l’amélioration de la gestion d’eau, les projets d’irrigation, l’amélioration des routes rurales… ».
Concernant l’atelier, il s’inscrit dans le cadre d’une série de consultations menées dans les différents pays africains sur les grandes lignes de la stratégie agricole et agro-alimentaire que la BAD prépare pour la période 2015-2019, a affirmé Ma pour sa part, affirmé M. Kolster.
Il s’agit d’un processus de réflexion qui permettra de recueillir les points de vue des parties prenantes sur l’orientation des actions de la BAD dans le secteur agricole et l’identification des meilleurs voix et moyens à mettre en place afin d’impulser cette activité.
De son côté, Chiji Ojuwku, directeur sectoriel du développement agricole à la BAD, a fait savoir que la nouvelle stratégie agricole de la Banque (2015-2019) permettra de placer ce secteur comme un pilier indispensable pour le développement dans le continent africain. D’après lui, cette stratégie sera fondée sur trois piliers, à savoir l’amélioration des infrastructures agricoles (améliorer les routes et l’électrification rurales, l’irrigation, la gestion des eaux…), l’agro-industrie et l’innovation (le développement de l’industrie agro-alimentaire et des chaines de valeur…) et la promotion de la résilience et de la gestion durable des ressources naturelles (maîtriser l’impact environnemental des activités agricoles…).
Selon le ministère de l’Agriculture, le secteur agricole emploie 60% de la population active africaine et assure 63% des revenus des ménages dans ce continent.