Malgré la reprise de l’activité dans certains services administratifs de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), l’extraction, la production et le transport de phosphate restent paralysés, depuis environ un mois et demi, dans toutes les délégations du bassin minier, en raison des sit-in observés par des sans-emploi.
Les protestataires ont laissé les employés de certains services de la compagnie accéder à leur bureau, sans pour autant lever leur sit-in. C’est en tout cas ce qu’a constaté la correspondante de l’agence TAP sur place.
Cette décision a été prise après des discussions menées à Tunis entre les représentants des sans-emplois de Métaloui et des députés de Gafsa, concernant le recrutement d’un certain nombre de chômeurs, a déclaré, mercredi 13 mai, l’un des sit-inneurs.
Par ailleurs, les rassemblements de protestation observés sur les sites de production et les lignes de transport de phosphate se poursuivent, empêchant les personnels de la CPG d’accéder à leurs postes.
Le directeur général de la production à la CPG a affirmé que les mines d’extraction et les unités de production de phosphate à Métlaoui, Medhilla, Oum Larayes, Redayef, Le Kef Eddour et Kef Chfayer sont toujours bloqués, soulignant que la compagnie n’a jamais enregistré une telle baisse de production.
Depuis le début de 2015 et jusqu’au 6 avril, la CPG n’a réalisé que 651.000 tonnes de phosphate commercial, contre deux millions de tonnes prévus, pour la même période, a indiqué le responsable, ajoutant que la survie de la compagnie est, réellement, menacée si la production ne redémarre pas dans les plus brefs délais. «La compagnie ne peut pas continuer à payer les salaires sans produire», a-t-il souligné.
La suspension de la production de phosphate dans la région de Gafsa a eu pour conséquence l’arrêt de l’activité dans les usines du Groupe chimique (GCT), à Gabès et Médhilla, spécialisées dans la production d’engrais chimiques.
Le GCT et la Société tuniso-indienne des engrais sont les deux seuls clients de la CPG dont la production est totalement orientée, depuis ces quatre dernières années, vers les usines du Groupe chimique à Ghannouche, Médhilla et Sfax outre la société tuniso-indienne, à Skhira.
La région de Gafsa est le gouvernorat qui connaît le plus fort taux de chômage, avec 26,2% (statistiques de l’INS).