Le dernier rapport régional des perspectives économiques de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) prévoit une amélioration progressive du taux de croissance de la Tunisie, lequel devrait s’établir à 2,8% en 2015 et 3,6% en 2016 contre des prévisions gouvernementales de l’ordre de 3%.
Pour rappel, en 2014, la Tunisie a réalisé un taux de croissance de 2,3%. «La reprise en Tunisie sera soutenue par la transition politique couronnée de succès et les prix du pétrole. Cependant, la performance économique du pays demeure toujours freinée par des retards dans les réformes économiques et financières, une lente reprise dans la zone euro, la persistance des troubles sociaux et les problèmes sécuritaires aux double plan national et régional», lit-on dans un communiqué publié jeudi par la BERD.
La BERD explique que la nouvelle prévision 2015 représente une décote de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions en janvier, en raison d’une détérioration de l’environnement de sécurité ces derniers mois (attaque du musée du Bardo), ce qui devrait avoir un impact négatif sur le tourisme et l’investissement.
Dans la région Méditerranée méridionale et orientale, le rapport prévoit également une croissance globale de 4% en 2015 et pourrait atteindre 4,3% en 2016.
D’après la BERD, l’amélioration des perspectives économiques pour les pays de la région Méditerranée méridionale et orientale a lieu à la faveur de la baisse des prix du pétrole, la mise en oeuvre des réformes et une confiance croissante dans la plus grande économie de la région, l’Egypte. «Les progrès ont été notables en Egypte, le pays ayant bénéficié de réformes politiques, d’un certain relâchement budgétaire appuyé par un financement du Conseil de coopération du (CCG) et d’un environnement politique plus stable».
La croissance en Egypte devrait s’élever à 4% en 2015 contre 2,2% en 2014. Ce taux devra passer à 4,2% en 2016. Dans la première moitié de l’exercice 2014-2015, la croissance de l’Egypte s’est accélérée pour s’établir à 5,5 %, passant de 1,2 % un an plus tôt, tirée principalement par la consommation et l’investissement privé.
Contrairement à l’Egypte, le rythme de la reprise a été plus lent dans le reste de la région et les taux de chômage restent élevés, à des niveaux situés entre 10% et 15%, indique le rapport de la BERD.
Concernant la croissance au Maroc, le rapport prévoit la réalisation d’un taux de croissance de 4,6% en 2015 et 5% en 2016, contre 2,1% en 2014. Cette croissance est soutenue par un rebond dans les activités agricoles dans le pays, la forte croissance des exportations à haute valeur ajoutée et la baisse des prix pétroliers. D’après le rapport, la mise en oeuvre réussie des réformes prévues de la fiscalité, le climat d’investissement et le système de retraite sont également susceptibles de réduire les déséquilibres macroéconomiques et d’améliorer les perspectives économiques dans le pays.
En revanche, la reprise économique de la Jordanie continue d’être entravée par un environnement régional difficile. Le PIB devrait être de 3,1% en 2014, 3,6% en 2015, et de 3,9% en 2016, bien en dessous des taux moyens de croissance de 6% observés au cours de la dernière décennie, selon la BERD.