Un des principaux outils de la communauté internationale dans ses efforts pour aider la Tunisie à réussir sa transition démocratique, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) est engagé sur plusieurs fronts, dont celui de la consolidation de l’Etat de droit, qui s’articule autour de trois piliers complémentaires: la justice transitionnelle, la réforme de la justice, et celle du secteur de la sécurité.
Sur ce dernier volet, un programme est en cours depuis août 2011. Doté d’un budget de près de 4,8 millions de dollars –accordé par le Japon (3,7 millions $), la Belgique (775.194 $), la Norvège (105.902 $) et le PNUD/BCPR (358.000 $)-, est dans sa seconde phase qui se poursuit jusqu’en 2015.
Dans ce cadre, le PNUD est en train de mettre en œuvre un Programme d’appui à la prévention, à la préparation et à la réponse aux crises en Tunisie (PPRC).
Lancé en juin 2014, ce programme s’articule autour de quatre axes principaux: renforcement du cadre juridique et institutionnel «afin d’améliorer la coordination entre les acteurs aux niveaux national et local»; consolidation des capacités des institutions-clés lors des crises PPR, notamment en ce qui concerne les systèmes d’information, la collection, l’analyse et le transfert de données; amélioration de l’implication des communautés locales et OSC dans la PPR aux crises; et promotion, au niveau national et local, de la gestion et du partage des connaissances relatifs à la PPR aux crises.
Ces actions devraient faciliter la tâche des forces de sécurité intérieure dans le cadre de la nouvelle politique ministérielle en matière de police de proximité, adoptée en juin 2014, lancé de manière expérimentale dans six commissariats pilotes (Manaret Hammamet, Naassene et Sidi Ali Ben Oun pour la Garde Nationale et Marsa ouest, Sidi Hassine El Attar et Sakiet Ezzit pour la Police Nationale).
Cette nouvelle politique introduit, d’après le PNUD, «un nouveau type de prestation de service qui priorise le dialogue et l’échange avec les communautés locales, notamment à travers les Comités locaux de sécurité» et favorise «la notion de redéploiement optimal des ressources humaines, notamment dans le cadre de l’implantation de centres de crises régionaux et d’un centre national de gestion de crises».
Après la phase expérimentale, ce programme va entrer dans sa phase effective destinée à mettre en œuvre la politique de police de proximité –dite approche PolProx. Pour ce faire, le PNUD prépare le recrutement d’un expert qui sera appelé à accompagner le ministère de l’Intérieur dans cette phase durant laquelle ce dernier devra notamment mener une réflexion stratégique liée à la création d’un centre national de gestion des crises (technologie, opérations, commandement et contrôle) et élaborer un cadre juridique «permettant à ces mécanismes de coordination et de gestion de fonctionner de façon optimale au niveau régional et central».
Fondé sur les principes de partenariat entre la société civile et la police, autorités civiles locales et polices, et «la prise en compte des attentes des citoyens et de la satisfaction ou de l’insatisfaction qu’ils ressentent vis-à-vis des services délivrés par les polices», ce projet devrait favoriser l’insertion de la police dans son environnement et, partant, la réconciliation entre l’une et l’autre.