L’abattage anarchique de volailles en Tunisie représente actuellement entre 65% et 70% de la production nationale contre un taux de 40% avant la révolution, selon le président de la Chambre syndicale nationale des abattoirs des volailles et des transformateurs des viandes, Mohamed Trabelsi.
Les opérations d’abattage anarchique, qui constituent un grand danger pour la salubrité du produit et la santé du consommateur, ne sont plus limitées aux locaux de marchés mais sont également effectuées dans les champs et les garages, et ce pour échapper au contrôle, a-t-il ajouté, lors d’une rencontre de presse tenue vendredi, au siège de l’UTICA.
Il a souligné que les abattoirs anarchiques participent aux appels d’offres des établissements publics, tels que les hôpitaux et les restaurants universitaires, étant donné qu’ils offrent des prix inférieurs à ceux proposés par les abattoirs organisés, d’où la multiplication des cas d’intoxication alimentaire de plus en plus signalés ces derniers temps dans certains établissements.
La Chambre syndicale appelle les ministères concernés et les médias à mentionner la source des viandes avariées saisies dernièrement, notamment après la hausse du nombre des abattoirs anarchiques durant les quatre dernières années.
La non divulgation de la source des grandes quantités de poulets périmées saisies a provoqué le rejet des consommateurs des viandes de volailles, a-t-il précisé.
Dans ce cadre, la Chambre appelle à l’intensification du contrôle économique, à l’application de cahiers de charges en vue d’organiser le secteur et protéger le consommateur. Il faut également accélérer la conclusion de contrats avec les agriculteurs en vue de mettre fin aux circuits de distribution parallèle.
Entre 2011 et 2013, la production de poulets a augmenté de 40% contre 70% pour la production de dindon. Le nombre des abattoirs est passé, entre 2006 et 2012, de 16 abattoirs à 32, et ce suite à la publication des cahiers de charges en décembre 2005 interdisant la vente des poulets vifs.